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Chapitre 1: L'Odeur des cendres, par AronGranger

La première chose qui me vient à l’esprit quand je repense à l’institut, c’est l’odeur de framboise qu’il y avait partout. Elle semblait s’être insinuée jusque dans les tapisseries et dans le vieux plancher. On ne sentait pas la pourriture, la peur, l’angoisse. On ne sentait que la framboise. Comme une odeur rassurante, réconfortante. Une odeur censée alléger un peu au moins le quotidien parfois amer. Je me souviens des longs couloirs éclairés par cette lueur dorée qui jetaient des flaques d’ombres derrière nous. Nous étions poursuivis en permanence par nous-mêmes. Les os du manoir, solides, nous encerclaient. Et pourtant, je n’avais pas peur. Pas au début.
J’étais fascinée par la salle d’art. C’est là que je passais le plus clair de mon temps. L’odeur de l’acrylique, les taches d’aquarelle et les pinceaux qui traînaient me rassuraient.
Je me portais d'ailleurs toujours volontaire pour aller nettoyer les instruments, en fin de classe. Personne n'aimait se coltiner ce travail, mais j'appréciais plutôt bien sentir la peinture gluante couler sous l'eau, et voir la couleur se dissoudre jusqu'à disparaître dans le lavabo. 
 
Ce jour-là, j'étais en train de nettoyer les pinceaux en chantonnant. J'avais pris cette habitude, car les murs de l'institut pouvaient vite devenir oppressants. Une ambiance particulière régnait ici. C'était un vieux bâtiment, et il était toujours vertiginieux d'imaginer la vie en son sein des années avant notre ère, et penser que les murs seront toujours debout bien après notre mort... 
Et pourtant, je sentais déjà que quelque chose de tragique allait se produire. C'est toujours ce qui arrive, dans ce genre d'endroit. 
Nous étions une petite classe élitiste d'artistes riches, dans un institut à des kilomètres de la moindre maison... Evidemment que la Fatalité nous regardait en se frottant les mains. 
Je frottais les poils du pinceau, quand un énorme coup retentit. Je sursautai et attrapais un couteau à peinture comme arme éventuelle de défense. Mon coeur cognait fort, et j'entendais à peine les bruits extérieurs éventuels. Je rejoignis à pas lents la salle de classe, et découvris, avachie contre le mur, le corps de notre professeure d'arts. Ses longues boucles rousses étaient plogées dans une flaque de sang, et son visage, les yeux écarquillés, était tourné vers moi comme dans une supplication silencieuse. 
Il était trop tard. 
Je m'approchais d'elle, tentais de la secouer. C'était une poupée sans vie ; elle était bel et bien morte. 
 




La couleur de la vie, par BanjiBanjo

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