Chapitre 3: Vous vous résignez, par BanjiBanjo

Epuisé par votre nage effrénée, vous vous contentez d'encaisser les blagues douteuses de vos compagnons. Le rivage est beaucoup trop loin, mais vous vous êtes déjà tant ridiculisé que vous hésitez à vous jeter à la mer pour tenter votre chance, quitte à y rester.
Vous finissez par vous raviser et réalisez par la même occasion que les quatre pirates du radeau sont en train de vous dévisager. Raymond vous interroge alors, son visage empreint d'une expression narquoise :
- Alors, Poulpito ? Ça en fait combien pour toi ? 
Vous vous rendez compte que vous ne savez même pas de quoi ils parlent, et ils ricanent déjà de votre réponse à venir. Mais vous ne voulez pas devenir la risée du Perroquet Rouillé, vous prenez donc un air déterminé pour rétorquer en fixant Raymond droit dans les yeux :
- J'en suis à douze. 
Les rires font place au silence, rompu seulement par le bruit des vagues. Vous vous maudissez déjà de renchérir :
- Depuis la semaine dernière.
Les autres ont l'air estomaqués. Vous n'osez pas rompre le silence qui perdure et c'est Raymond qui s'en charge quand le radeau atteint enfin le Perroquet Rouillé.
- Poulpito ! Je dois avouer que tu m'as impressionné sur ce coup-là, surtout vu ton âge. Il faut que tu me suives, de suite.
Il vous guide à travers le navire une fois que vous avez grimpé, et votre mauvais pressentiment se confirme : il s'arrête une fois la cabine du capitaine atteinte, toque à la porte et vous dit :
- Il faut que Finley sache. Un tueur-né pareil, ça doit aller en première ligne au prochain abordage. Peut-être même qu'avec un talent pareil, tu vas te retrouver à former les gars. Douze personnes tuées, j'aurais jamais deviné ça !