Piégé, par Aconitum

Un craquement terrifiant se fait soudain entendre, suivi d'un autre, plus insupportable encore. J'ai toujours eu en horreur le son des choses qui se brisent, synonyme que ma maladresse avait encore u…




Chapitre 3: Le dialogue, par Bat.Jacl

Je n’arrive pas à y croire !


Ce n’est pas simplement un prédateur, elle possède une conscience. Sans pouvoir me l’expliquer, en une seule phrase, j’ai entraperçu la profondeur de sa sagesse, tel un puits sans fond…


Au moins la conversation est possible, et elle a clairement indiqué que le respect pourrait l’influencer, je dois jouer sur cette corde.


Alors que je suis perdu dans mes pensées, elle se remet en mouvement dans ma direction, probablement décidée à faire de moi son deuxième repas de la journée.


— S’il vous plait ! Non !


À ma grande surprise, les longues pattes chitineuses se stoppent dans leur danse glaciale.


Mon cœur bat la chamade alors que j’observe ses huit yeux qui me scrutent. Sa carapace noire et brillante reflète la faible lumière de la pièce, lui donnant un aspect encore plus sinistre.


— On peut discuter ? proposé-je.


Je suis ridicule…


Je dois trouver quelque chose de plus convaincant si je veux survivre… Sa voix millénaire résonne une nouvelle fois :


— En effet, contrairement à ce que tu pensais, contrairement à ce que pensent la plupart des humains, nous pouvons discuter. Bien que je préfère le terme « communiquer ».


Sa voix est profonde, empreinte d’un calme surprenant, ce qui contraste avec son apparence poisseuse. C’est étrange de réaliser que ce monstre, qui a massacré Ronan, puisse être aussi réfléchi.


— Étiez-vous… humain ? demandè-je sans trop savoir pourquoi.


— Si je l’étais, ou si je ne le suis plus, pourrais-tu me dire pourquoi je voudrais me confier à toi ?


Elle me contourne en cliquetant. Certains de ses yeux continuent de m’observer.


— Je ne sais pas… Peut-être que je peux vous aider, proposè-je.


— Oui, en effet, tu le peux… (En entendant ces mots, je sens une lueur d’espoir gonfler ma poitrine. Première vraie bouffée d’oxygène depuis que nous l’avons trouvé !) Pour tout t’avouer, humain, j’y comptais avec une certaine avidité.


Comment ?


Je ne pose pas la question, je comprends en voyant le filet translucide qui s’écoule depuis sa bouche.


Elle bondit dans ma direction. Et en un instant, ses deux énormes mandibules pénètrent dans mon corps avec une facilité déconcertante. Ma chair se déchire sous leur avancée. Je sens mes muscles se rompre comme des élastiques et mes os devenir poussière dans mon corps.


La douleur est si intense que je ne peux plus crier.


Mais par chance, le poison agit vite, il n’y a déjà plus que les ténèbres.


J’arrive, Ronan…