Tic tic tic, par Wargen

Serait-ce.... Je veux bouger, mais une décharge fulgurante dans mon corps me hurle que quelque chose a dû se casser lors de la chute. J'étouffe un cri de douleur en serrant les d…




Chapitre 4: Le réveil, par Boo-Bap-Doo-Wap

Une lumière aveuglante m’éblouit, et je retrouve enfin l’usage de mes bras.


A gestes mesurés, comme quelqu’un se réveillant d’un rêve dont il n’était pas sûr d’avoir totalement immergé, mes mains se saisissent du casque vidéo sur ma tête.


Quelle expérience ! Tout semblait plus vrai que nature, les sensations, les bruits, les odeurs…


Un frisson me parcourt en revoyant le corps inerte de Ronan.


"Quelle frayeur ! Peut-être même un peu trop…"


J’observe enfin les alentours avant de poser le casque sur la table à mes côtés. Il me fallut quelques minutes pour me remettre de mes émotions et reconnaître les lieux.


La salle vide semble m’observer autant que je l’observe, et je ris d’imaginer une araignée géante traverser la porte à toute vitesse.


Sur le mur du fond les lettre capitale de DREAMS s’affichent avec fierté dans un style épuré qui concorde parfaitement avec le blanc des lieux.


La société assurait vendre du rêve à ses utilisateurs, et quelle victoire ! J’en suis encore toute retournée. Ce nouveau prototype d’immersion vidéo et sensorielle bat de loin tout ce qui a pu être mis sur le marché. Quelle chance pour une joueuse comme moi d’y avoir eu accès !


Remercions les réseaux sociaux ! quand la société m'avait contactée, j’ai cru rêvée. Aujourd’hui le rêve est devenu réalité et j’espère bien repartir d’ici avec des contacts me permettant de poser mon CV en haut de la liste quand l’occasion se présentera !


Je me redresse du siège confortable situé au centre. A mes côtés les organisateurs ont eu la bonne idée de laisser un verre d’eau ainsi qu’une tablette sur lequel un questionnaire s’affiche afin de récupérer toutes les données de mon immersion. Je m’en empare rapidement et me lève. Une petite salle m’attends quelque part ou je pourrai retrouver Ronan et me moquer ouvertement de lui et de sa défaite misérable.


Quoique… 


“Dans les faits je ne m’en suis pas sorti indemne non plus ! J’aurais tenu toujours plus longtemps que lui !”


 Le couloir qui s'offre à moi ne dénote aucunement avec la salle. Le blanc pur des murs se pare de quelques traits argentés servant de plan afin de guider les éventuels visiteurs, et j’aperçois très vite la flèche qui me menera à ma destination. Toutefois, l’absence de personne dans ce même couloirs m’intrigue fortement. Etais-je la seule à avoir fini mon immersion ? Enfin… La seule avec Ronan. Je ris à nouveau. J’espère que la société nous offrira une autre opportunité d’immersion si l’on est sorti avec beaucoup d’avance par rapport aux autres !


Un peu troublée par le silence pesant, je jette un oeil au questionnaire de la tablette tout en marchant, mais l’écran reste noir et le bouton d’alimentation ne semble pas y faire grand chose.


“Génial, ils créent un système incroyable mais ne sont même pas fichus d’avoir une tablette qui fonctionne…”


Soit, j’en parlerais à un employé lorsque j’en trouverai un.


J’arrive enfin à la salle de pause. Au centre, une longue table s'orne de boissons et de collations plus que bienvenues ! Je saisis un pain au chocolat et m’installe sur le canapé en soupirant. Voyons-voir si cette tablette fonctionne.


“Mais où sont les gens ?”


Un bruit résonne dans le couloir, et je lève la tête avec précipitations.


- Ronan ? demandé-je bêtement.


“Il doit y avoir des centaines d'employés ici… Et tu appelles ton pote ?”


Je subis encore sûrement le contrecoup de ma petite aventure virtuelle. Mais ce sentiment étrange ne parvient pas à me quitter. Comme si quelque chose clochait dans ce décor blanc d’hôpital. Cela devenait insoutenable !


Je me lève enfin lorsqu'un autre bruit sourd parvient à mes oreilles. Il semble provenir de très loin, comme si quelque chose était tombé du plafond. La peur commence à me gagner.


“A noter dans le questionnaire, le réveil après ce genre d’immersion est un peu trop intense…”


Je m’approche du couloir et passe la tête par la porte entrebâillée. Rien.


- Il y a quelqu'un ? lancé-je dans le silence.


Personne ne répond à mon appel, et quelque chose me dit que personne n’y répondra…


“Je suis toute seule dans ce foutu endroit ou quoi ?”


Et comme pour répondre à ma pensée, un nouveau bruit sourd claque, plus proche de moi.


Je sors de la salle en trombe.


“Barre-toi d’ici !”