Concours de nouvelles : Arbre, par information.the.root.book

Salutations à tout·e·s, Êtes-vous prêt·e·s à vous lancer dans une aventure littéraire hors du commun ? 🚀 The Root Book lance son premier…




Chapitre 1: Camping très sauvage, par Marieno

Partie 1





— Rappelle-moi, pourquoi on n’a pas pu prendre le mini-van de ton père ? grogna Alex, tandis qu’il enfilait avec difficulté les arceaux de la tente dans la doublure en nylon.


— Peut-être parce que la dernière fois que je l’ai emprunté on s’est plantés dans le sapin de Noël, place de la mairie ? lui répondit Benjamin avec un ton faussement détaché.


A l’évocation de ce souvenir, le troisième jeune homme occupé à décharger la Panda grise éclata de rire à en faire tomber ses lunettes au sol.


— Ouais, on avait peut-être un peu abusé, ce soir-là. En même temps, il n’y a rien à faire dans notre trou perdu ! Je suis plutôt fier de nous, notre exploit sera raconté comme un événement extraordinaire aux prochaines générations.


Et il déposa délicatement deux packs de bières à ses pieds.


 


C’était la première fois que la joyeuse compagnie se lançait dans un week-end de camping et leur organisation précaire trahissait clairement leur manque d’expérience. Ils avaient souvent dormi à la belle étoile, ça oui, mais plus par nécessité que par romantisme. Se réveiller allongé sur le sol terreux de la cour d’un copain, à quelques mètres de sa voiture, ne voulait dire qu’une chose : Quelqu’un tenait encore assez à leur vie pour leur avoir confisqué les clés à un moment donné… 


Les trois amis se connaissaient depuis leur entrée au lycée et avaient collectionné pas mal d’anecdotes amusantes à raconter. 


Le shérif de leur petite ville, lui, manquait cruellement de sens de l’humour et ne semblait pas apprécier leurs apparitions trop fréquentes dans son bureau.


 


Alex se passait les doigts dans sa fine barbe rousse d’un air perplexe.


— Willem, c’est toi qui as les sardines ?


— Dans la glacière verte, derrière toi…


— Mais non, je te parle des piquets de la tente, Ducon ! Benjamin, t’es sûr que c’était une bonne idée ce camping sauvage ? Il n’y en a pas un capable de monter une tente correctement. Willem n’ a prit que des trucs à boire, il va falloir chasser du cerf pour manger! Il fait humide et il y a peut-être des ours ou des machins dans le genre dans ce bois…


Le jeune homme interpellé lui jeta un regard amusé.


— Mais c’est qu’il a peur notre Alex ! C’est la première fois que tu dors sans ta maman, ou quoi ? Allez, arrête de chouiner et laisse tomber les piquets, on balancera nos sacs de couchage à l’intérieur. Avec le poids, elle ne va pas s’envoler, ta tente… 


Il posa ses mains sur ses hanches et regarda autour de lui avec satisfaction. Willem ne tarda pas à lui tendre une bière et se plaça près de lui en admirant le sous-bois qui les entourait. De gros sequoia côtoyaient les troncs plus frêles des pins blancs. Certains bouleaux avaient été arrachés par une récente tempête dans la région. Leurs tronc reposaient encore sur les branches de leurs camarades dans un léger grincement. Le son du vent caressant les feuilles avait un effet relaxant sur les amis.Alex termina son installation et rejoignit ses camarades avec la fierté d’un randonneur perché sur la cime d’une montagne.


Ce moment d’accalmie fut interrompu par la sonnerie du téléphone de Willem.


— Ouais… C’est pas difficile, avancez tout droit, vous allez nous voir, on a une tente rouge, vous n’allez pas la louper… Bon d’accord je marche dans votre direction.


— C’était qui ? demanda Alex, quand son ami eut raccroché.


— Tu vas être content, j’ai réussi à convaincre ma cousine Emma de nous rejoindre pour le week-end. Elle vient avec sa copine Sara, c’est pas celle qui te plaît ? Tu vas peut-être enfin arrêter de faire la gueule…


Il s’enfonça dans la forêt sans attendre la réponse d’Alex qui n’avait pas apprécié le sous-entendu et revint un peu plus tard accompagné des deux jeunes filles. De toute évidence, elles non plus, n’étaient pas habituées aux expériences immersives en pleine nature. Vêtues de courtes robes, elles avaient cependant évité de porter des talons et avaient opté pour des converses d’un blanc immaculé.


Emma se frottait une cheville griffée par un buisson de ronces, tandis que Sara déployait son foulard pour se couvrir les épaules. Il faisait vraiment frais dans cette partie de la forêt et les derniers rayons de soleil disparaissaient derrière les plus hautes cimes des arbres.


Alex se proposa de monter la tente des deux jeunes recrues, ce qui amusa ses camarades. Quarante minutes plus tard, ils étaient tous assis en tailleur, un sac plastique sous le derrière pour ne pas être en contact direct avec la terre et tentaient d’allumer un petit feu de camp. 


Willem ouvrit la fameuse boîte de sardines et ils se partagèrent deux paquets de pains à hot dog que les filles avaient eu la bonne idée d’emmener. Il y avait peu à manger et un peu trop à boire… 


— Emma, tu peux venir avec moi s’il te plait ? Il faut que j’aille me repoudrer le nez…


Willem regarda Sara, surpris.


— Tu dois quoi ?


— Elle doit aller pisser, on doit te faire un dessin ? s’agaça Emma.


Elle se leva, prit son amie par le bras et l’accompagna à l’écart du groupe, à la lumière d’une torche.


— On devrait peut-être les accompagner ? suggéra Alex, en les regardant s’éloigner du campement en titubant légèrement.


— Ah, c’est sûr qu’avec toi, elles vont se sentir vachement plus en sécurité ! se moqua Willem.


— Laisse-les faire pipi tranquilles, vieux pervers ! renchérit Benjamin.


De nombreuses minutes passèrent, durant lesquelles les garçons finirent les paquets de chips sans se soucier d’en laisser à leurs compagnes d’aventure. De temps à autre, ils entendaient un cri d’animal nocturne, dont nos trois citadins ignoraient la provenance. Ils faisaient tous semblant de ne pas l’avoir entendu et parlaient ou riaient plus fort dans l’espoir de faire fuir la bête en question.


Willem finit par se lever en se frottant le derrière.


— Bon, elles sont où les filles ? Elles devraient être revenues, là, non ?


Il saisit son téléphone pour appeler sa cousine, mais se retourna avec terreur lorsqu’une main glacée se posa sur son épaule.


— Oh putain, Emma tu m’as fait peur !! Vous en avez mis du temps !!


Les deux filles éclatèrent de rire et se mirent à imiter la réaction du grand gaillard. Enfin, la frêle Sara prit la parole :


— On cherchait un buisson un peu large pour faire ce qu’on avait à faire sans être dérangées, quand on a vu un arbre… Magnifique ! Le tronc était torsadé comme un chiffon qu’on essore, c’était incroyable ! Et puis les branches étaient si grosses et basses qu’on aurait pu largement s’installer dessus avec nos sacs de couchages et y passer la nuit, en mode Mowgli et Bagheera ! Bref, on a fait pipi sur ses racines et puis on s’est rendues compte que derrière, à quelques mètres, il y avait une vieille bâtisse, on aurait dit une école, un hospice ou un truc du genre parce qu’il y avait des fenêtres partout. 


— Ouais, l’interrompit Emma. S’il se met à pleuvoir cette nuit, on saura où aller s’abriter…


— Oh non, pas moi, j’ai pas envie d’y mettre les pieds perso… s’opposa immédiatement Sara.


Benjamin saisit sa torche et se leva à son tour, en défroissant ses vêtements.


— Bon allez, c’est l’heure de la petite visite touristique, les enfants ! Prenez vos sacs à dos, vos gourdes, et n’oubliez pas les casquettes ! lança-t-il à la troupe avec une voix haut perchée, comme s’il appelait sa classe de CP à se mettre en file devant lui.


Si certains accueillirent la proposition de la “maîtresse barbue” avec enthousiasme, d’autres suivirent le groupe, plus par peur de rester seuls que par réelle envie de réaliser un Urbex nocturne en pleine forêt…


 




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