La colère du dragon, par LBaudot

Un hurlement inhumain retentit dans les cimes, suivi d’une longue trainée de feu. La neige fond à l’entour puis se fige instantanément. Le froid extrême reprend…




Chapitre 2: Instinct Maternel, par Bat.Jacl

Dans la lumière tamisée de la cuisine, Amelia regarde à travers la vitre du four à micro-ondes, ses yeux fixés sur les steaks hachés qui se décongèlent lentement. C'est sur les conseils de sa grand-mère qu'elle prépare ce repas inhabituel. À ses pieds, le bébé dragon, une créature sortie d'un autre monde, la scrute avec une intensité qui frôle l'humain. Ses yeux jaunes, étincelants d'une faim non dissimulée, suivent chaque geste d'Amelia avec une attention soutenue.


Elle se sent déconcertée, presque étrangère dans sa propre cuisine, face à ce petit être aux écailles luisantes. Comment doit-elle se comporter ? Nourrir un dragon n'est pas quelque chose qu'elle a appris à faire. Un sourire nerveux effleure ses lèvres alors qu'elle se demande comment sa vie a pris ce tournant aussi rapidement.


Amelia observe le petit dragon dévorer les steaks hachés avec une voracité qui défie toute logique. Chaque bouchée semble disparaître dans un gouffre sans fond, le dragonnet ingurgitant la viande avec une efficacité surprenante pour sa taille. Il est fascinant de voir une créature si petite manifester un appétit si grand.


« Tu as un appétit vorace, pas vrai ? » murmure-t-elle. Elle cherche un nom qui lui conviendrait, quelque chose qui refléterait sa personnalité et son comportement.


[ Je vais t'appeler Voraz. Ça te va, Voraz ? ]


À sa grande surprise, Voraz émet un piaulement joyeux, vibrant d'une énergie qui semble déborder de son petit corps. Il semble non seulement comprendre, mais aussi apprécier son nouveau nom. Puis il se remet à se baffrer avec ardeur.


Sans savoir pourquoi, une fois que Voraz a fini son repas, Amelia s'agenouille pour être à sa hauteur et lui caresse doucement la tête. Ses doigts glissent sur les écailles lisses et étonnamment chaudes du dragonnet, et elle sent une vague de tendresse l'envahir.


Puis Voraz se tourne soudain vers Morty. Le chat, perché en hauteur sur une étagère, observe la scène avec une méfiance instinctive. Ses yeux verts, brillants d'une prudence innée, sont fixés sur le dragonnet. Il y a dans son regard une alerte silencieuse, une reconnaissance du danger potentiel que représente cette nouvelle créature dans son domaine.


Lorsque Voraz, ses yeux jaunes brillant d'une faim non assouvie, fait un bond agile en direction de Morty, Amelia comprend immédiatement ses intentions. Elle se relève d’un bond et se précipite, se plaçant entre le dragonnet et le chat.


« Non, Voraz ! Pas ça ! » s'exclame-t-elle avec une fermeté qui trahit son inquiétude. Sa voix, empreinte d'une autorité inattendue, stoppe net le dragonnet dans son élan. Ses petites ailes battent doucement, et un grognement confus s'échappe de sa gorge.


Morty, profitant de l'intervention d'Amelia, s'éclipse rapidement, disparaissant dans une autre pièce, cherchant à mettre de la distance entre lui et le prédateur. Voraz, quant à lui, semble à la fois surpris par la réaction d'Amelia, mais surtout docile pour la première fois. Il courbe la tête et s’avance vers elle, comme dans une demande de pardon.


[ Ma... man... ]


Amelia, réalisant la gravité de la situation, s'accroupit devant Voraz.


[ Tu vas devoir m’écouter, on est bien d’accord ? Morty n'est pas de la nourriture, c'est un ami. ] pense-t-elle très fort.


L’espace d’un instant, elle se dit qu’elle est juste folle, mais le dragonnet ronronne en se frottant à ses jambes, à la manière de Morty. Est-ce qu’il a vraiment compris quelque chose ?


 


...


 


Dans un royaume céleste, où les cieux s'étendent à l'infini, Gor et Mour, deux dragons majestueux, volent avec une grâce souveraine. Leur vol dans ce monde éthéré est marqué par la puissance et l'élégance de leurs ailes déployées, captant les courants mystiques de ce lieu hors du temps.


[ Gor, je ne m’en remets pas... Ces humains osent nous défier. Ils prennent notre fils, notre précieux enfant. ] gronde Mour, ses pensées résonnant comme le tonnerre dans l'esprit de Gor.


En réponse, Gor pousse un hurlement déchirant, sa rage résonnant dans les cieux, un écho de fureur et de douleur.


Ils approchent de leur destination : un immense portail magique, le Passeur entre les mondes. Ce portail, un arc monumental, semble taillé dans une matière à la fois solide et éthérée, un amalgame de réalité et de magie. Des runes anciennes, symboles de puissance et de mystère, parcourent sa surface, pulsant d'une énergie ancienne et puissante. La lumière émanant du portail change doucement, reflétant les couleurs de mondes lointains.


[ Nous sommes au portail. Ne t’inquiètes plus Mour, bientôt, ils paieront pour leur audace. Notre colère sera leur châtiment. ] siffle Gor, sa voix télépathique vibrante de détermination.


[ Ils pensent pouvoir contrôler notre progéniture, mais ils se trompent. ]


En passant à travers le portail, Gor et Mour sont enveloppés dans un tourbillon d'énergie magique. Leur forme draconique se distord, se mêlant à la brume éthérée, avant de se reformer de l'autre côté, dans un nouveau monde.


À leur arrivée, un choc les frappe. Le monde des hommes est terne et froid, un contraste saisissant avec la splendeur de leur royaume. L'air est chargé d'une pollution désastreuse, les nuages puent la fumée et les émanations toxiques des usines humaines. Sous eux, les cités des hommes, minuscules et fragiles, semblent des jouets éphémères comparés à la grandeur de leur propre royaume. Les dragons survolent ces structures pathétiques, leurs yeux emplis de mépris.


[ Regarde, Mour. Leur monde est si fragile, si éphémère. Ils ne comprennent pas la force éternelle de notre race. ] gronde Gor.


[ Je veux les réduire en cendres ! Pour qu’ils apprennent à ne jamais plus s'interposer entre nous et notre enfant. ] siffle Mour, sa colère se mêlant à la nuit.


Soudain, un frisson parcourt leurs esprits. [ Il est là ! ] Le lien télépathique avec leur enfant se renforce, les guidant inexorablement vers lui.


Ils prennent la direction de ce qui semble être le plus grand amas d’humains à des milliers de kilomètres à la ronde, leurs ailes puissantes les propulsant à travers le ciel. Leur rage et leur détermination grandissent à chaque battement d'ailes. Ils ne leur faudra pas plus d’une heure pour fondre sur les ravisseurs.


[ Nous récupérerons notre fils et leur montrerons la puissance d'une famille de dragons unie. ]


[ Nous sommes proches, Mour. Bientôt, nous serons réunis avec notre fils, et notre vengeance commencera. ]


[ Promets-moi, Gor, promets-moi que nous détruirons leur ville. Que nous les tuerons tous ! ]




Viande grillée, par saule

        Amelia attrape le dragonnet qui ronronne et s’allonge sur le canapé avec lui. Il s’enroule sur son ventre, vibrant comme un moteur, elle …