La cible, par Laurent

"Cible : Matao Hisawa, 52 ans, PDG de Cyber Human Elaborate. Clause du contrat : Assassinat ; pas de trace ; faire passer ça pour un accident. Spécification : Doit être é…




Chapitre 2: L'inspecteur, par Laurent

Voilà maintenant presque 3 semaines que Mizumi espionnait Hisawa tous les soirs, cumulant plus de trentes heures d'enregistrement vidéo. Nuit après nuit, le même shéma se répétait toujours, toujours aussi identique, réglé comme la trotteuse d'une montre. Mizumi commençait à avoir du mal à rester éveillé pendant ces longues nuits, et son attention en patissait. Une fois encore, il rentrait sans nouvel indice, et allait se coucher.


Environ une heure plus tard, quelqu'un frappa à la port de Mizumi. Se réveillant un peu difficilement, il n'était pas sûr de ce qu'il avait entendu, et resta immobile quelques secondes. La personne frappa de nouveau à la porte. Mizumi grommela.


 


-Qui est là ?


-Inspecteur Hisako Amada, Bureau d'Investigations des Affaires d'Etat. J'aimerais vous parler.


 


À ces mots, le coeur de Mizumi loupa un battement.


 


Le BIAE ? Quelqu'ils viennent faire ici ? Fait chier, si ce type décide de fouiller mon appart, je vais devoir agir en conséquences. He merde !


 


Mizumi frappa du point contre le mur.


 


- J'arrive inspecteur.


 


Mizumi s'habilla, tout en prenant le temps de fouiller son appartement des yeux. Il fallait vite cacher tout élément suspect, d'autant plus qu'il n'avait aucune idée de la raison de cette visite.


Presque de suite, il vit son sniper calé contre le bureau.


 


Putain qu'est ce que le sniper fou là ?


 


En temps normal, après le transfert des vidéos, Mizumi cachait toujours son sniper dans une cache camouflée à l'intérieur du mur. Cependant, la fatigue de ces derniers jours avaient eu un impact sur sa sécurité plus grand qu'il ne l'aurait voulu. Enfilant son haut, il rangea l'arme dans sa cache le plus silencieusement possible.


D'un rapide coup d'oeil sur son bureau, il vit également son disque dur. Bien qu'en posséder un n'était pas illégal, ces derniers devenaient de plus en plus rares, tout étant désormait enregistrer sur le cloud pour les particulier. On retrouvait donc souvent des disques durs physiques dans des affaires de police, ces derniers n'étant pas connectés au réseau, et ne pouvant donc pas être surveillés. Mizumi préféra le ranger dans un tiroir.


Heureusement, rien d'autre dans l'appartement ne semblait inhabituel ou compromettant. Mizumi se dirigea vers la porte, appuya sur son pannel de contrôle, et cette dernière coulissa dans le mur.


 


- Bonjour inspecteur, qu'est ce que je peux faire pour vous ?


 


L'inspecteur était habillé d'un trench coat en cuir d'un beige légèrement maron, d'un chapeau aux bords long dans la même teinte, d'un pantalon noir et de chaussures en cuir noir qui pouvaient faire penser à des chaussures de sécurité. C'était définitivement un genre d'habillage totalement passé de mode.


Hisako Amada prit une photo d'une poche intérieur sur la gauche de son manteau et la tendit à Mizumi.


 


- Est-ce que vous connaissez cette personne ?


 


La photo était une photo tout à fait standard. Une jeune femme blonde, les yeux bleus, s'était prise en photo sur la plage. On voyait son chien, un golden retriever complètement trempé, un jouet à la bouche. Les vagues faisaient de l'écume, des gens se baignaient dans le fond, sans qu'ils soient identifiables. Une photo banale en somme.


 


- Désolé inspecteur, j'ai jamais vu cette personne.


 


Mizumi ne mentait pas, il n'avait effectivement jamais vu cette femme auparavant, et se demandait bien pourquoi cet inspecteur venait le voir lui.


 


- Je ne peux pas vous révéler tous les détails de l'enquête, mais il semblerait que cette affaire et vous soyez liés, d'une façon ou d'une autre.


- Je ne sais pas trop quoi vous dire, je ne la connais pas.


- Voici ma carte, si jamais quelque chose vous revenait en mémoire, n'hésitez pas à me le faire savoir. En attendant, je garde un oeil sur vous.


Au revoir monsieur Tamao.


 


L'inspecteur reparti sans dire un mot de plus. Mizumi, quant à lui, resta immobile jusqu'à ce que la porte se referme d'elle-même après deux minutes.


Comment connaissait-il son nom de famille ? Mizumi mettait un point d'honneur à ne donner de nom de famille qu'en dernier recours, et n'hésitait pas à donner des faux quand il cela était nécessaire. L'hyper-sécurité voulu par le Japon était difficile à contournée, alors tous les moyens étaient bons, surtout quand vos revenus venaient d'activités illégales.


Mizumi comprit très vite que cet inspecteur allait être un danger non négligeable pour le futur.


Reprenant le contrôle de son esprit, il se souvint de la carte. Elle était en carton. À l'époque du tout numérique, cet inspecteur semblait vraiment oldschool. Mizumi alla sur son ordinateur chercher des informations sur cet inspecteur.


Nom : Hisako


Prénom : Amada


Âge : 50 ans


Rang : Inspecteur


Affectation : Bureau d'Investigations des Affaires d'Etat


Mizumi alla chercher dans l'historique de cet homme au sein de la police.


Première affectation : 2075 ; police de la préfecture de Tokyo ; affaire 241A1A dite "L'artiste fou"


Mizumi avait entendu parler de cette affaire. Un meutrier démembrait ses victimes, toutes des femmes, et une petite fille, avant de les embaumer, d'en faire des oeures d'arts, et de les cacher derrière des hologrammes, jusqu'à ce que quelqu'un finisse par s'en rendre compte. Une affaire particulièrement difficile, surtout pour un bleu.


 


- Merde, une affaire pareille pour un bleu, c'est pas banale. Normalement ils ne font jamais appel à des nouveaux pour ce genre de cas. Pourquoi l'avoir engager ici alors ?


 


Mizumi voulu en apprendre plus sur lui, mais alors qu'il cliqua sur "Afficher plus", un encart apparu, indiquant que le reste du dossier de l'inspecteur Hisako n'était accessible qu'aux personnes acréditées, et demandant un mot de passe.


Mizumi n'avait jamais vu cela. Un dossier fermé ? Pourquoi ? La police était pourtant plutôt transparente avec les citoyens en temps normal. Cela ne pouvait rien annoncer de bon.


Les pensées se bousculèrent dans la tête de Mizumi. Fallait-il laisser couler ? Continuer de se renseigner ? Eliminer l'inspecteur ? Cette situation était une vraie épine dans le pied. Avec aussi peu d'informations, il était dur de déterminer un plan adéquat. Une chose était sûre, dans les temps à venir, il allait falloir redoubler d'attention. Une dernière question restait en supens, qui était cette femme sur la photo ? Et en quoi était-elle reliée à Mizumi ?


Après de longues minutes de réflexion, ce dernier décida d'aller voir la seule personne qui pouvait l'aider en cet instant, Saito.




Secret, par Laurent

Sur le chemin menant chez Saito, Mizumi ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Repensant aux derniers mots de l'inspecteur, "je garde un oeil sur vous", Mizumi était sur ses gardes,…