Traqué, par BanjiBanjo

Je sens mes muscles tendus comme jamais. Le souffle court, j’élance mes jambes aussi vite que je le peux pour trouver l’issue au plus tôt. Si on m’avait dit que je pouv…




Chapitre 2: Vers la lumière, par Boo-Bap-Doo-Wap

Avec une force dont je ne me serais pas cru capable, je parviens à me détourner de la vision cauchemardesque que m'offre ce miroir.
Fuir. Seule alternative possible. Fuir ou mourir. Ou peut-être fuir et mourir…
Je dévie, cet endroit est si grand que j'en ai le tournis.
Dans mon malheur, toutes les fenêtres ont été condamnées, évidemment, personne ne devrait se trouver ici, mais l'érosion a fini par avoir raison d'un coin de fenêtre et quelques coups ont suffi pour créer une ouverture suffisamment grande pour s'y engouffrer. Quelle idée brillante ! Mais qui aurait pu croire que cette créature s'y trouverait ?
Ronan et moi avons toujours été attirés par ces endroits mystérieux et interdits, galvanisés par toutes les vidéos youtube d'urbex.
Ronan… Ma gorge se sert en imaginant son corps emmailloté dans un cocon, suffoquant jusqu'à la mort ou jusqu'à ce que la créature vienne liquéfier ses entrailles et se repaître de lui, de son être.
Toute une vie durement bâtie, réduite en un amas de nourriture sans nom.
 
Mes pas me mènent dans une petite salle ressemblant plus ou moins à une cuisine. La sortie n'est pas loin, je crois… Je ne sais plus, tout se mélange dans mon esprit embrumé en manque d'oxygène.
Quelle importance ? Mes jambes ne me portent plus, le plus simple serait d'attendre ici, de fermer les yeux et de penser à des choses heureuses pour accueillir la fin. L'enfer sera peut-être plus supportable si je pense à ma vie, à mes proches, à tout ce qui se terminera dès l'instant où la bête me prendra entre ses pattes.
 
Je n'entends plus rien. Plus de froissement léger qui me poursuit, seulement mon cœur qui bat au rythme élevé de ma respiration. L'espace d'un instant, l'espoir enfantin que la créature ait finalement abandonné sa proie me prend. Comme lorsque que, gamin, on fermait les les yeux en pensant dur comme fer que tous nos problèmes seraient réglés. 
Imbécile !
La respiration me manque, mais je tente néanmoins de la calmer. Réfléchir, ne pas se laisser gagner par la panique.
Trop tard…
Il m’est impossible de ressortir par le couloir, celui-là même me permettant de regagner la sortie, le monstre m’y attend à coup sûr. Il guette, patient et obstiné que sa proie sorte, par folie ou par nécessité.
Autour de moi, la cuisine déborde d’ustensils abandonnés et de placards éventrés, de quoi trouver quelque chose pour se défendre, un couteau, une fourchette… Peu importe quoi, du moment qu’il m’accorde une chance supplémentaire. Au centre de la petite salle se trouve une vieille table de bois rongée par l’humidité et les termites, à ses pieds, un couteau rouillé me regarde comme s’il se présentait en cadeau à moi.
Lentement, à geste mesuré, j’en attrappe le manche par le bout de mes doigts sales, et le léger raclement qui s'ensuit me donne des sueurs froides. Je sens une larme couler le long de ma joue. Était-ce vraiment la seule ? Je ne saurais le dire et je m’en désintéresse complètement. Le couteau était léger dans ma main, un de ces couteau de cuisine énorme aux dents particulièrement crantées. un couteau à pain. Pas l’idéal, mais toujours mieux que mes ongles pour survivre.
Je me déplace, mes genoux frottent sur le sol que je sens humide et légèrement collant. Une imagination débordante m’envahit avec des idées toutes plus sombres les unes que les autres, mais je les chasse rapidement tandis que mon corps se traîne vers une porte latérale, donnant accès à toujours plus d’obscurité. 
 
Des escaliers. Ce chemin mène très certainement à la cave, sûrement l’endroit le plus hostile à cette maison, mais potentiellement doté d’une porte ou d’une fenêtre de sortie.
Je n’ai pas le choix, je sais qu’elle est là, qu’elle m'attend, qu’elle se délecte déjà de son nouveau repas, à peine satisfaite du cadavre de mon ami.
Je descend à quatre pattes, le cœur emplit d’horreur et les jambes flageolantes. La première marche craque sinistrement sous mon poids. Je la sens faite de bois, matériau miteux et abîmé par le temps. Je poursuis néanmoins, m’engageant entièrement dans la descente, pieds en avant afin de maintenir un visuel sur le couloir.
Je ne le garde pas longtemps, l’horrible craquement qui suit ne laisse aucun doute sur ce qu’il se passe. Le bois s’arrache en deux, hurlant de douleur sous mon poids bien trop lourd pour lui après toutes ces années. Et je tombe, je ne peux empêcher un cri de s'éjecter hors de moi. D’abord de surprise, puis de douleur lorsque mon corps déjà fatigué rencontre le sol et les débris de bois. Si la bête avait perdu ma trace, il était clair que mon emplacement n’était plus un secret pour personne. Il m’est toutefois difficile de me relever, la douleur devenait trop grande, la fatigue, la peur… Mourir représentait une option de plus en plus facile et alléchante.
L’esprit embrouillé, quelque chose capta mon regard, une lumière, providentielle et envoûtante, promesse d’une libération à laquelle je n’osais plus croire. Mais quelque chose cloche, même si je suis incapable de mettre le doigt dessus sur l’instant. 
Puis la réalité reprend le dessus.
Dans un recoin de la pièce, caché à ma vue, les rayons d’une lumière fantasmagorique caressent les murs.
Une lumière bleue.
Une lumière qui ne pouvait pas venir de l'extérieur.




Cauchemar éveillé, par Kaelisia974

Depuis cette traque incessante, je me vide peu à peu de mon énergie. Hélas, à chaque course poursuite engagée, une question me taraude l’esprit.  Toujou…

Tic tic tic, par Wargen

Serait-ce.... Je veux bouger, mais une décharge fulgurante dans mon corps me hurle que quelque chose a dû se casser lors de la chute. J'étouffe un cri de douleur en serrant les d…