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Chapitre 1: Les descendants de Babel, par chlo_M_Molina

"Babel est grand, il a réussi ce que beaucoup ont entrepris sans succès, il a touché le ciel, perché au sommet de sa tour."


Les jardins suspendus de Babylone, l’une des 7 merveilles du monde et sûrement la plus énigmatique. Supposez que ces jardins existe et qu'autour desquels s’est développée une ville à la pointe de la technologie, soient perchés au sommet de la tour de Babel. La tour de Babel, une autre source de fascination, envisagez maintenant que Babel soit l’incarnation d’une divinité, que cet homme devenu un dieu est conduit à la réalisation d’une tour qui touche les cieux.  Je vous demande  dernier effort d’imagination, dans cette ville au sommet de la tour de Babel, où trônent  fièrement les jardins suspendus de Babylone,  chaque mois, née un enfant pourvu d’un don, d’une particularité génétique : on les appelle communément les “enfants des jardins”.


Arriverez-vous à répondre à la question qui s'est formée sur toutes les lèvres : qu'est ce qui se chache au coeur des jardins suspendus de Babylone?


Partie 1 : Les enfants des jardins


Chapitre 1 :


Noée


Je pose un pied devant l’autre sur la maigre margelle bordant le trottoire. Je n’ai pas de but précis, juste un défi lancé contre moi-même. Je reste en équilibre un certain temps puis je passe au travers d’une foule. J’entends les mêmes murmures usuels « une enfant des jardins … oui s’en est bien une…» et ce, bien que je ne sois plus une enfant depuis longtemps. Je descends alors de mon trottoir pour escalader les marches menant au hall  d'entrée du théâtre à ma droite. Je retrouve la vendeuse qui me tend mes tickets pour l’adaptation théâtrale du mythe d’Icar qui se joue dans un mois, je la remercie et ressort à la hâte. Je regarde ma montre : 17h43, il me reste un peu plus d’une heure pour faire le trajet retour jusqu’aux jardins, je suis donc loin d’être en retard mais sait-on jamais…Je ne supporte pas d’être en retard, que ce soit pour un rendez-vous avec des copains ou pour une affaire officielle. Ma ponctualité a souvent été saluée par nos encadrants. Je récupère enfin le métro aérien (mon préféré), station Andromaque direction Les Jardins, le terminus. Je regrette d’avoir oublié mes écouteurs car je suis dans l’obligation d’écouter à travers les haut-parleurs du métro le discours du nouvel urbaniste en chef de Babylone. “Chaque édifice, chaque rue, façonné de transparence et de robustesse, semble sculpté par la magie des aspirations humaines. Les rues pavées se déroulent en une danse circulaire, une symphonie d'architecture où le verre fusionne avec la pierre, créant une harmonie entre la modernité et la solidité du passé. Au cœur de notre cité éclatante, trône l'épicentre d'une féerie végétale : les jardins suspendus de Babylone. Un éden vertical, où le lierre s'entrelace avec la pierre, tissant des tableaux vivants d'une nature urbaine. Des cascades végétales dévalent les façades de verre, conférant une touche de poésie à l'urbanité rigoureuse. Bienvenue dans cette cité des possibles, où les frontières entre l'artifice et la nature s'effacent, et où les jardins suspendus se dressent comme des gardiens de la symbiose entre la création humaine et la splendeur organique. Dans cette ville circulaire, chaque rue, chaque recoin, résonne de la promesse d'un avenir où la transparence, la solidité et la vie végétale s'entrelacent en une symphonie inoubliable.” Bla-bla-bla.  Je contemple alors la ville immense, faite de verre, de pierre, d’or et de végétation depuis les immenses fenêtres. Vous connaissez sûrement le dicton « toutes les routes mènent à Rome », ici c’est toutes les routes mènent aux Jardins suspendus, pour le plus grand bonheur des EDJ. Nos quartiers se situent à une dizaine de mètres à l’Est des Jardins. Nos bâtiments prennent la forme d’une véritable forteresse de verre et de béton. Je n’ai jamais vraiment compris l’intérêt esthétique porté au béton (très à la mode dans les années 70), moi je trouve ça juste laid. À l’intérieur se dresse un véritable dédal de couloirs desservant une partie résidentielle pour les EDJ, les encadrants et certains scientifiques (des doctorants pour la plupart) ; une partie des laboratoires de Babylone dont l’activité principal porte sur l’études des EDJ ; ainsi que les pièces nécessaires à l’intendance du complexe : les cuisines, les bains publiques, la salle des machines, les salles informatiques et les entrepôts, etc.  Un véritable bijou de plusieurs milliards de dollars. Ce bijou ayant pour seul objectif comprendre pourquoi on existe, nous, les enfants des jardins. 


 Nous ignorons toujours la cause de notre existence mais n’est-ce pas le propre des êtres-vivants : ignorer pourquoi on vient au monde ? Des centaines de chercheurs et scientifiques se posent toujours la question et ne trouvent jamais de consensus au grand désespoir de ma mère. Par mesure de précaution si un jour vous croisez Paula Hudson surtout fuyez et en courant, ne tenter aucune prise de contact quel qu’il soit ou vous le regretterez. À elle seule, ma mère à fait démissionner plus de 5 équipes de chercheurs (composés d’une vingtaine de personnes chacune) en moins de quatre ans. Le seul lègue que j'appréciais de la part de ma génitrice est mon nom : Noée Hudson. Je vous passe les détails de l’absence de modèle paternel, je ne suis même pas sûr que Paula sache qui est mon père. Ce qui est certain, c’est que la mention de mon géniteur est le tabou suprême, certains ont perdu la tête pour moins que ça. Ma véritable famille, ce sont les autres enfants des jardins (EDJ pour les intimes) de la génération 55. À l’instant où je passe les portes d’entrée du bâtiment résidentiel, je sens que la soirée sera tout sauf reposante… 


“C’est moins grave que ça en a l'air. Me dit-il avec sa nonchalance habituelle.


- Laisse-moi en juger par moi-même « Achille »…


- OH ! c’est jour de fête aujourd’hui j’ai l’honneur d’entendre la seule et unique Noée H (Achille ne prononce jamais mon nom en entier) m'appeler par mon prénom ! Cette exclamation lui coûte une grosse quinte de toux.


- Reste tranquille « MacAulish » et arrête de crier, je pense que tu as une côte cassée, elle doit appuyer sur ton poumon. “


Je commence à examiner l’énergumène devant moi, il a bien une cote cassé, et merde ! Ça va me couter cher de la réparer, surtout si c’est lui…


“- Tu n’es pas obligé de me soigner tu sais, - dit-il en baissant les yeux comme un petit animal blessé, bon, sachant qu’il est vraiment blessé on peut lui accorder un joker - ça guérira tout seul avec le temps… il ne termine pas sa phrase coupé de nouveau par une quinte de toux.


- Gros débile, bien sûr que je vais te soigner, je te rappelle qu’on est tous ensemble dans ce merdier… et je te l’ai déjà dit vous êtes comme ma famille et je ne supporte pas voir une personne de ma famille souffrir…


- Ta « famille » ouais… je sais. Il dit cette phrase plus pour lui-même, mais elle trouve une résonance en moi. Il semble si triste, est-ce à cause de la douleur, ou bien est-ce parce que je le considère comme un membre de ma famille ?


- OK MacAulish ! Respire profondément et compte jusqu'à 7”


Il prend alors une grande respiration et commence à compter en rivant ses yeux noisettes dans les miens.


“- 1”


Je sors alors mon couteau suisse de ma poche de veste (toute personne saine d’esprit peut avoir un couteau suisse dans sa poche non ?)


“- 2”


Je respire à mon tour profondément comme on me l’a enseigné et si souvent répété, si mes battements de cœur sont trop rapides ou irréguliers je risque de déguster encore plus que prévu.


“- 3”


J’entaille la paume de ma main en essayant de repasser sur la cicatrice déjà présente et déjà bien trop visible à mon goût.


“- 4”


Et maintenant on démarre la partie bien repoussante : j’étale, à l’aide de  ma seconde main, mon sang sur la côte cassé de Achille ainsi que sur l’entaille de son front.


“- 5” dit-il dans un souffle.


 Je vérifie à deux fois que mes deux mains sont ensanglantées 


“- 6 “


Je les positionne ensuite sur le torse nu de Achille, il me fixe.


“- 7”…


En réparant la cote cassé de mon amis je ressens en moi sa douleur, je sens les cellules de sa peaux se rejoindre et faire disparaître la plaie de son front, je ressens sa fureur envers les scientifiques qui lui ont fait subir un énième teste, je ressens sa tristesse d’avoir à me faire du mal à moi, pour que lui, se remettre physiquement… 


Une fois le processus terminé nous nous regardons pendant de longues minutes sans bouger, seul le bruit de nos souffles empli la petite chambre sombre. Je suis assise sur son lit, les mains toujours sur son torse à l’exception de ses mains à lui, elles ont rejoint les miennes dans un mouvement délicat. Je décide de briser ce silence qui m’oppresse la poitrine.


- Je vais bien, ne t’inquiète pas pour moi, j’ai l’habitude…


- La prochaine fois ne le fait pas !


- Je te demande pardon ?


- Noée tu ne comprends donc pas ! c’est ce qu’ils cherchent ! nous faire utiliser nos dons toujours plus ! Plus intensément ! Quitte à nous briser dans le processus…


- Je vais bien ! je connais mes limites ! et je sais mieux que quiconque ce dont ELLE est capable ! je n’ai pas oublié… ma voix se brise et les larmes affluent vers mes yeux. Aussitôt, Achille me prend dans ses bras et me sert tellement fort que j’en ai presque le souffle coupé.


- Je suis désolé No, -sa voix est grave et je sens son souffle sur ma nuque- je ne voulais pas insinuer que tu ne pouvais pas comprendre… Je… Merci… je n’ai plus mal du tout.


- Parfait. Je me dégage lentement de son étreinte, j’hésite à lui confier tous mes doutes, toutes mes craintes, toutes les pensées qui affluent dans mon esprit et qui s’imposent à moi, mais je me résigne et dans un mouvement chaotique j’entame mon voyage retour jusqu'à ma chambre. Sans un regard en arrière, je traverse l’alcôve. Ce n’est que dans le couloir de béton que je ne sens plus son regard sur moi.


La distance entre l’alcôve des garçons et ma chambre me semble infini ou bien c’est encore Astra qui joue avec les espaces pour me faire dégoupiller ? Non, c’est simplement les retombés de « l’opération Achille ». Plus j’ai de lien avec une personne et plus la guérison sera rapide et efficace mais la contrepartie pour moi sera d’autant plus élevée. A mi- chemin, Astra me retrouve. Je manque de m'entraver dans mes propres pieds alors les filles me soutiennent, chacune me prenant sous l’un de mes bras. Je m’appuie sur elle pour atteindre tant bien que mal mon lit sur lequel je m’écroule. Ma chambre aux couleurs d’opales me réconforte et sans même essayer, je sombre dans un profond sommeil sans rêve.   


 


 


 




chapitre 1 bis : Noée, par chlo_M_Molina

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Les enfants des jardins : Will, par chlo_M_Molina

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