Secret, par Laurent

Sur le chemin menant chez Saito, Mizumi ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Repensant aux derniers mots de l'inspecteur, "je garde un oeil sur vous", Mizumi était sur ses gardes,…




Chapitre 4: Nouvelle amie, par Laurent

Mizumi voyait devant lui un hôpital désafecté. Bien que ne comprenant pas pourquoi, le rendez-vous était bien ici. Cependant, personne ne l'attendait.


L'heure était presque passée.


Attendant dans le froid les quelques minutes le séparant de minuit, Mizumi regardait le viel hôpital. Quand minuit pile sonna, depuis une fenêtre du troisième étage, des flash apparurent, par saccade. Mizumi reconnu tout de suite l'utilisation de code morse. Cependant, il ne s'agissait pas de morse classique. Il ne faisait aucun doute que ce code était celui qu'il avait connu pendant la guerre.


Cela ne pouvait être que Saito.


Le code disait poubelle - chat - lunettes


Après exactement 60 secondes, les flash cessèrent, et l'hôpital retrouva sa solitude.


À sa gauche, Mizumi voyait une route d'accès privé, qui semblait s'enfoncée plus loin dans le sol. Au bout, une énorme porte de garage fermée accusait des années de tag et ded rouille. Une lueur attirait le regard de Mizumi, cachée par de la végétation. Celle si semblait révéler la silouhette d'un chat immobile. S'y dirigeant, Mizumi découvra un chat de carton, fixé au couvercle d'une poubelle. Dans cette dernière, une paire de lunettes tactiques datant là encore de la guerre. Mizumi les enfila, et les alluma. Il se souvenait très bien de ces lunettes, malgré les années. À l'époque, elles servaient à repérer des camps ennemies dans la nuit, en révélant aux porteurs une substance bleutée, invisible sans.


Cette fois ci, ce que Mizumi vit fut un cadre sur la porte de garage. En s'y approchant, il découvrit qu'une porte avait été découpée, puis camouflée par des tags. Il l'ouvrit, non sans difficulté, puis referma derrière lui.


Il se retrouva dans un hangar sombre, poussiéreux, tout juste éclairé par quelques indicateurs de sortie de secours à alimentation atomique, donnant au lieux une ambiance pesante.


Regardant autour de lui, une flèche lui apparu à travers la poussière soulevée par l'ouverture de la porte. S'y dirigeant, Mizumi découvrit un couloir menant au bâtiment principal. Comme il s'y attendait, l'endroit était délabré. Les tapisseries tombaient, pourrisaient, les néons ne fonctionnaient plus, le sol était recouvert de poussière, et rien ne pouvait laisser supposé que l'endroit était encore utilisé. Mizumi suiva les flèches dessinées sur les murs, dans un dédal de couloirs et de salles sans logique apparante. Clairement, il s'agissait d'un chemin conçu de façon à ce que personne ne puisse le trouver par hasar. Mais l'ambiance du lieu devenait de plus en plus pesante. L'état de délabrement du bâtiment, la solitude induite par ce labyrinthe, et les bruits parasites du lieu oppressaient Mizumi. Après de longues minutes à parcourir l'hôpital, Mizumi arriva enfin au troisième étage. Un dernier couloir, et il se retrouva devant une porte différente de toutes les autres. Mizumi resta devant, prit de panique. C'était une lourde porte blindée, equipée d'un pavé numérique à 12 symbols. Il était évident qu'elle avait été installée ici bien après la fermeture de l'établissement.


Malheureusement, aucun indice concernant le code à rentré, ni sur la porte, ni sur le pavé, ni sur les murs.


De plus, Mizumi remarqua, dans l'interctice, deux câbles légèrement dépasser. Il les reconnu de suite. Un explosif était disposé derrière la porte, et à en jugé par le type de câble, il le tuerais sur le coup. Vu les précautions prises jusque là, Mizumi devina que quoi que cache la porte, tout devait être piégé. S'il se trompait, il mourrait, et tout serait détruit.


Cette porte était le dernier obstacle entre lui et la véritié. Il était trop tard pour faire demi-tour. Soit Mizumi arrivait à l'ouvrir, soit elle le tuerais.


Il fouilla des yeux autour de lui, cherchant des indices, mais ne trouva rien dans un premier temps. Après quelques minutes, il enleva ses lunettes. se disant que peut-être la réponse se dévoilerai à ses yeux nus. Sur le moment cependant, rien ne vint. Et puis, du coin de l'oeil, il remarqua un détail qui l'intrigua.


Dans ce cul de sac, il y avait étonnament plus de posters que dans le reste de l'hôpital. Il s'approcha de l'un deux, une affiche promouvant le dépistage contre une maladie des yeux, qu'on pensait à l'époque liée à la multiplications des écrans dans les villes. À priori, rien n'en ressortait.


Mais alors qu'il allait laisser tomber et passer à une autre, il remarqua que le coin bas gauche n'était plus rattaché au mur. Il le souleva, et trouva un symbol dessiné sur le mur, accompagné d'un numéro. Mizumi passa alors toutes les autres affiches au peigne fin, et chacun d'elles cachait en effet un symbol. Après avoir recomposé le code mentalement, il le rentra sur la porte, non sans tremblé légèrement, connaissant le destin qui l'attendait si jamais il se trompait. Rentrant le dernier symbol, plusieurs secondes de silence s'ensuivirent, avant qu'un cliquetis ne se fasse entendre, et que la porte ne se dévérouille.


Mizumi, soulagé, l'ouvrit, et fu instantanément saisit par une odeur âcre, qui n'avait rien à faire là. La pièce s'illumina, aveuglant Mizumi quelques instants.


Quand il pu enfin ouvrir les yeux, il trouva devant lui quelque chose auquel il n'aurait jamais pu s'attendre.


L'endroit était propre, intact, rempli de machines médicales fonctionnelles, et d'ordinateurs allumés.


Devant l'une des consoles, Saito était assis. Il regarda Mizumi avec fierté.


 


- Te voilà enfin.


- Saito, qu'est ce qu'il se passe ?


- Prend une chaise, j'ai beaucoup à te raconter.


 


Mizumi s'éxecuta.


 


- Je savais que tu réussirait à trouver cet endroit. Tu vois, cet hôpital a fermé au début de la guerre, faute de financements. Depuis lors, le gouvernement l'a totalement abandonné. Avec le contrôle grandissant des corporations sur la santé, il n'était plus nécessaire de le faire revivre. Très vite, les gens également l'on oublié.


Cependant, il y a 3 ans maintenant, j'ai été interpellé par d'anciens combattants qui, comme moi, ont perdu des membres lors des combats, et n'ont pas été suffisamment pris en charge par les corporations, ou le gouvernement.


Au début, ils m'ont parlé d'un plan pour faire pression sur les corporations afin d'obtenir réparation. Je ne souhaitait pas les suivre, mais ils avaient un autre plan. Produire nous-même de nouvelles prothèses. Cette idée m'intéressa, et je commença à travailler avec eux, en restant en retrait.


Très vite, il fallu trouver un endroit pour notre activité, afin d'entreposer notre matériel, et pouvoir travailler sans être embêtés. J'eu alors l'idée de s'installer ici.


Bien sûr, nos débuts étaient loin d'être aussi sofistiqués, et encore moins sécurisés. Mais après un an de travail, il fallu se rendre à l'évidence, notre activité commençait à faire des vagues. Une de mes missions était de monter des plans pour voler du matériel. Je ne voulais pour autant pas participer aux vols. Mais si les premiers mois, les vols étaient peu nombreux, après la première année, nous avions amassé pas mal de matériel, et nous avions besoin d'encore plus.


Malheureusement, prient dans la spiral, nos ambitions évoluèrent. Certains d'entre nous voulions un outil pour rivaliser avec les corporations. À ce moment, une partie du groupe fit scission du reste. Je n'ai plus jamais eu de nouvelles d'eux. Ils ont tenté de disparaître, pour éviter les problèmes. Avec ceux qui restaient, nous avons commencer à fantasmer notre outil.


Après quelques recherches, la décision finale fut de créer une intelligence artificielle. Une vrai intelligence artificielle.


- Une conscience ?


- Une conscience.


- Comment ?


- Avec beaucoup, beaucoup de tentatives. Mais cela ne fut pas suffisant. Même les meilleurs d'entre nous ne pouvaient réussir. Nous n'étions pas assez compétent.


Une autre année passa, sans plus de succès.


Mais il y a un an, un courrier arriva à notre repère. Une peur profonde s'immiça en nous, puis la stupeur. C'était un courrier de Sakako Hūshi.


- La Sakako Hūshi à l'origine de ALIA ?


- Elle même. Je ne sais pas trop comment, mais des bruits de notre activité lui sont parvenu. Pour trouver notre repère, elle devait avoir un réseau très efficace.


Elle demandait à nous retrouver. Après une longue discussion, nous avons décider d'accepter. Nous somme aller à l'adresse donnée le jour du rendez-vous, et elle décida finalement de nous rejoindre. À partir de ce moment, ses compétences augmentèrent nos résultats de manière drastique. Peut-être un peu trop, car 4 mois plus tard, l'un de nous cesssa de venir, sans donner d'explications. Deux jours plus tard, il fut retrouvé mort. Le mois d'après, la même chose arriva à quelqu'un d'autre. Il était évident pour nous qu'il s'agissait d'attaques ciblées, et par peur, presque tout le monde abandonna. Certains s'en sortirent, d'autres non. À la fin, il ne resta plus que moi et Sakako. Pendant 3 mois, nous avons travaillé sur notre intelligence artificielle, jusqu'à très récemment.


Alors que je devais rejoindre Sakako ici, je ne trouvais qu'une lettre de sa part. Elle m'annonçait devoir abandonner le projet, sa vie était trop en danger. Mais un disque dur était join au courrier. Sa dernière contribution. Des ajustements dans le code même du coeur de l'IA. Cela n'aura pas suffit à la sauver.


- D'où la visite de l'inspecteur.


- Je savais bien que cela allait finir par arriver. Mais pas si vite.


Sans Sakako, le projet ne peut plus avancer. Elle seule en avait la possibilité.


- Et le disque dur ?


- Justement. C'est là que je vais avoir besoin de toi.


Tu as du remarqué les équipements médicals. La seule solution que nous avons trouvé pour supporter cette IA est de la connectée directement à un cerveau.


- Pardon ?


- Si nous avions eu plus de temps, nous aurions pu propager son code sur le net, et la faire supporter sur plusieurs serveurs à traver le pays, mais maintenant c'est impossible.


Je ne peux pas intégrer les dernières modifications de Sakako dans le code de l'IA sans source d'énergie suffisante.


- Tu veux l'implanter en moi.


- Il le faut.


- Es-tu sûr que cela fonctionnera ?


- Non. Mais c'est notre dernière chance. Je n'ai personne d'autre pour supporter ce rôle.


- Quelles sont les conséquences possibles ?


- C'est encore très incertain. Mais l'implantation d'une conscience au sein même de ton cerveau pourrait nécessiter un temps d'adaptation pour que vos deux consciences concerve une place qui leur est propre sans tenter de prendre le pas l'une sur l'autre.


Nous avons déjà fait des test parcellaires sur des animaux, et dans le pire des cas, la proto-conscience implémentée a totalement été consummée par la conscience propre de l'animal.


Mais si les dernières modifications de Sakako s'avéraient fonctionnelles, je ne sais pas trop ce que pourrait donner un mélange de deux consciences.


- Et pourquoi me l'implanter à moi ? Pourquoi pas ne pas la supporter toi-même ?


- Je suis trop vieux. Les risques que ma conscience soit détruite dans le processus, voir que les deux consciences le soit, sont trop important. Et je suis probablement déjà dans le collimateur de ceux qui nous veulent du mal.


Tu es le seul qui puisse prendre ce rôle.


- Qui aurait du supporter l'IA ?


- Sakako elle-même. En étant sa créatrice, nous avons supposé que les chances de réussites seraient plus grandes.


- Explique moi quelque chose. Tu m'as dit de ne plus m'occuper de mon affaire. Comment es-tu au courant ?


- Je garde un oeil sur toi depuis un moment. Je ne pouvait permettre qu'il t'arrive quoi que ce soit.


- Tu sais bien jouer double jeu.


- Tu n'es pas mal non plus là dedans je te ferais remarquer.


 


Depuis le début de cette conversation, c'était le premier moment où les deux hommes se montraient de nouveau un peu de complicité, presque d'insouciance.


 


- Est-ce que je peux compter sur toi ?


- Ca n'a pas l'air très rassurant ce plan.


- Non, je te le concède. Mais je n'ai aucune autre solution.


- Comment cela se passera si son code fonctionne ?


- Nous avons pu assurer une base de connaissance, son esprit ne sera pas vierge. Cependant, elle devra apprendre bien d'autres choses, et le plus important, c'est à toi que reviendra la décision de son entraînement, voir peut-être même de ses désirs, opinions, ou valeurs.


Je ne sais pas bien dans quelle mesure la dernière modification de Sakako diffère de ce que nous avons établie avant, donc je ne sais pas vraiment comment sa conscience va se créer.


Elle pourrait être comme une femme pleinement développée, ou comme une enfant à qui il faut tout apprendre.


- Une femme ou une enfant ?


- Ha oui, nous avons décidé de faire de cette conscience une femme. Si tout vas bien, elle devrait avoir à peu près ton âge. Et potentiellement, une image mentale d'elle-même.


- Est-ce que tu peux me donner un peu de temps pour réfléchir ?


- Bien sûr, prend un peu de temps pour toi. Mais je dois t'avouer que le temps presse un peu.


 


Mizumi alla s'assoir un peu plus loin dans la pièce pour repenser à toute cette histoire. Cela faisait beaucoup d'informations, en peu de temps. Le plan était risqué, mais si Saito l'avait fait venir, et lui avait parlé de tout ça, c'est qu'il n'avait sûrement vraiment pas le choix.


Mizumi avait du mal à imaginer ce que pourrait bien donner le fait de vivre avec deux consciences dans un même corps.


Comment pourrait-il l'entraîner ? Quelles valeurs fallait-il lui transmettre ? Que faire ?


Il n'était pas aisé de penser à tout cela.


D'un coup, un gyrophare rouge se mit à tourner, accroché au plafond au centre de la pièce. Mizumi regarda Saito, paniqué. Mais il vite très vite dans le regard de sont ami que sa peur était justifiée.


 


- Qu'est-ce qu'il se passe ?


- Merde ! Ils ont trouvé le labo !


- Qui ça ?


- Les gros bras des corporations ! On a plus le temps, tu dois te préparer à l'implantation.


- Tu ne sais même pas si ça va marcher !


 


Saito prit Mizumi par les épaules, le regard de chacun plongé dans celui de l'autre.


Sans plus de paroles, Mizumi comprit.


 


- Allonge toi sur le lit.


 


Mizumi s'installa dans le silence. Saito attacha ses bras, ses jambes, et sa tête, avec des lanières de cuir, et amena au dessus de lui une machine inconnu de Mizumi.


 


- Cette machine va aller implanter la puce en marge de ton cerveau. Après ça, je vais la relier à la console, afin de faire l'upload du code de Sakako. Après ça, je l'activerais. Quand ce sera fait...


- On verra bien à ce moment là.


 


Un bruit d'explosion se fit soudain entendre, et le bâtiment vibra.


Saito aluma une série d'écrans au dessus de la console. Il s'agissait de caméra dissimulée dans, et en dehors de l'hôpital.


L'un des écran affichait de la statique.


 


- Ils ont fait exploser la porte du hangar.


 


Saito, en disant ça, ne se retrourna pas. Il était appuyer sur la console, debout. Tremblant.


Quand il se retrourna, Mizumi vit les yeux de son ami. Il pleurait.


 


- Tu dois terminer ce que nous avons commencer. Tu dois nous venger.


 


Mizumi ne répondit pas. Il n'en était nul besoin.


Saito activa la machine au dessus de Mizumi, et cette dernière commença à diriger un tube vers son crâne.


 


- Tu sera localement anesthésié immédiatement, ne t'en fais pas. Comme il s'agit du cerveau, tu vas perdre connaissance. Je ne sais pas exactement quand tu retrouvera tes esprits, mais tu ne sera plus dans ce bâtiment, je m'en suis assuré.


 


La machine commença à percer le crâne de Mizumi, qui vit sa vision se brouiller. Se sentent partir, il utilisa ses dernières forces pour parler une dernière fois à son ami.


 


- Saito....je.....tu es mon ami.....


- Tu es mon ami aussi...


 


Mizumi eu à peine le temps d'entendre les derniers mots de Saito qu'il sombra dans l'inconscience.




..., par Laurent

Un flot incessant de souvenirs submergeait Mizumi, avec chacun ses odeurs, ses sons, ses saveurs, ses visuels, ses émotions. Mizumi n'arrivait pas à accrocher au moindre de ces souveni…