Parodie macabre, par Lyn

— Et donc ? Qu’est-ce que tu peux nous dire sur cette « mise en scène » ? — Que c’est une parodie des dix commandements de la Bible. Pa…




Chapitre 4: Le nécromancien , par chlo_M_Molina

La pièce se remplissait et se vidait alternativement, la danse macabre de draps se soulevant et s'abaissant sur des visages rapiécés laissait aux spectateurs un goût amer en bouche. Pendant de longues heures, je contemplais les larmes, les cris et les malaises des proches des victimes. Mon cœur se serra davantage à la vue du couple de retraités s’avançant pour l’identification du neuvième cadavre.


 


Les recherches ADN croisées avec le dossier des disparitions nous avaient appris que certaines victimes étaient portées disparues depuis plus de cinq ans. L'autopsie avait confirmé l'infâme vérité, révélant pour certains un manque de nutriments et de vitamine D, preuve irréfutable d'un manque de soleil et de sous-nutrition. Le démon les avait séquestrés sous terre, les uns après les autres, attendant je ne sais quoi pour passer à l’action.


 


Cinq ans.


 


Cinq ans que ce couple affichait tous les matins un avis de recherche sur un mur de la ville. Cinq ans qu’ils ne verrouillaient pas leurs portes (toutes les portes même le garage) au cas où leur fille reviendrait en pleine nuit. Personne à l’époque n’avait pris cette histoire au sérieux. Leur fille étant adulte, elle aurait très bien pu changer de ville et ne pas vouloir reprendre contact avec ses parents.


 


Mais voilà, même si leur Marie n’était pas une enfant de chœur (on était même très loin du compte), elle revenait toujours à la maison. J’écoutais la femme, la mère, raconter son histoire, une histoire répétée, claire et tangible, comme une pièce de théâtre, une larme se frayant un chemin au coin de mon œil en pensant au nombre de fois où cette femme avait dû performer cette histoire.


 


Oui, mais voilà, cette pièce de théâtre était une tragédie. La fin fut la mort du personnage principal, empalé sur deux rondins de bois. Je ravala mes larmes quand le couple fut conduit hors de la morgue.


 


“Nous pouvons faire une pause si tu veux Alice, tu as enchaîné l’identification des 5 dernières victimes, et je vois que celle-ci t’a particulièrement touchée. Va prendre un verre d’eau.”


 


Le docteur Harry Dawson, médecin légiste et nécromancien à ses heures perdues, était ce qui se rapprochait le plus d’une figure paternelle au D.E.M.O.N. Il était grand, plus d’un mètre quatre-vingt-dix, maigrichon et ses cheveux étaient grisonnants, pourtant il n’avait que 35 ans. Il était toujours à mon écoute et je devais avouer que pour un homme il était particulièrement empathique.


 


Je lui avais fait part de cette réflexion une fois, il avait ri et m’avait indiqué que son empathie grandissait à mesure qu’il réveillait des femmes (oui, oui, quand je mentionnais “réveiller”, je voulais dire “les faire transiter temporairement du stade de mort au stade de mort-vivant”).


 


La nécromancie était une science très complexe qui demandait un savoir précis du corps humain ainsi qu'un "vieux" démon. Pour réveiller un mort, il fallait incarner une partie de ce corps; le plus efficace restait l’incarnation du cerveau : en incarnant et contrôlant les neurones, le corps suivait généralement. Cependant, l’âme n’animant plus le corps du défunt, le nécromancien devait partager une partie de la sienne ou une partie de celle de son démon. C'etait pourquoi un nécromancien ne pouvait pas s'atteler à un réveille avec un jeune démon, leur âme déchu étant trop instable. La nécromancie demandait des années de pratique pour utiliser l'âme de son démon plutôt que sa propre âme. Les meilleurs réussissaient à récupérer une partie de l'âme du défunt quand le cerveau n’était pas trop abîmé pour lui insuffler une infime quantité d’énergie.


 


Je crois, dans l’ensemble, que ça fonctionne ainsi, j’avais peut-être séché un cours de nécromancie par ci par là. Harry ne m’en avait jamais tenu rigueur. Le vieux pensait qu’il était bien trop laxiste, et bien moi, je l’emmerdais le vieux. Harry était mon allié et avoir des alliés au département était essentiel à la survie d’un inspecteur.


 


"Je vais bien, je rétorquais agacée d’avoir été percée à jour, qu’on en finisse, j’ai pas toute la journée à consacrer à … ça.


 


- Tu sais qui sont les prochains, je comprends si tu veux que …


 


- J’ai dis qu’on en finisse !" le coupais-je en me détournant de lui et en fixant mon regard sur le dernier corps, Sylvain.


 


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Point infos, par Lyn

— Un. cancer sur. Trois. est dû au. tabagisme. 80 à 90% des. cancers. du poumon. sont dus au. tabac. Le. saviez. vous ? Le cancer. de l’œsophage est. plus fr&eacut…