Concours de Nouvelles : Rêve, par information.the.root.book

🌠 Plongez dans le "Rêve" : 2ème Édition de Notre Concours de Nouvelles CollaborativesChers membres de The Root Book,Suite au succès retentissant de notre première &e…




Chapitre 1: L'Univers, par Laurent

Une intense lumière blanche m'aveugla pendant quelques secondes, le temps que mes yeux s'y habituent.

Devant moi, il n'y avait rien. Rien d'autre que le vide, et ce blanc omniprésent. Ce blanc immaculé, infini, couvrant le sol, les murs, le plafond.

Je regardais tout autour de moi, mais il n'y avait rien.

Je décidai alors de marcher, toujours dans la même direction, espérant trouver quelque chose, ou quelqu'un.

Je marchais depuis un temps incertain, quelques minutes, quelques semaines, quelques millions d'années, impossible de savoir, quand une voix brisa le silence.

Me retournant, étrangement sans craintes, je trouvais devant moi une forme humaine. C'était moi. Mais ce n'était pas moi non plus. C'était une forme de moi, mais cette forme était l'Univers.

 

- Bonjour.

 

La voix de l'Univers était douce, suave, et protectrice.

 

- Bonjour, répondais-je. Qui es-tu ?

- Je suis tout.

- Tu es un dieu ?

 

Je n'étais pas croyant. L'Univers rigola doucement.

 

- Non, je ne suis pas un dieu.

- Je suis mort ?

 

L'Univers sembla me regarder droit dans les yeux, et je pouvais sentir son regard emprunt de bienveillance, alors même qu'il n'avait pas de visage.

 

- Qui sait.

 

L'Univers embraça l'éternité blanche du regard.

 

- Quand tu rêves, es-tu mort ?

- Non, je rêve, et je me réveille ensuite.

- Mais tes rêves te font vivre tant d'autres vies. Ne sont-elles que phantasmes ?

 

Je restai un instant à réfléchir.

 

- Ce sont des constructions de mon cerveau, ce n'est pas réel.

- Sais-tu ce qui est réel ?

 

La question de l'Univers me laissa perplexe. Il reprit.

 

- Fais-tu confiance à tes sens ?

- Oui.

- Il est pourtant possible de les tromper. Quand tu "rêve", il prononça ce mot différemment du reste, tu peux sentir ton environnement, le toucher, l'entendre, le goûter, le voir. Pourtant tu prétends que ce n'est pas réel.

Quand tu es éveillé, il t'arrive d'entendre ton téléphone, mais il n'a pas fait de bruit. Tu vois parfois la route disparaître devant toi, comme si de l'eau la couvrait, mais il n'en est rien. Les exemples sont nombreux.

- Le doute hyperbolique. Mais c'est un instrument, pas une vérité.

- Ita sit.

 

Je ne comprenais pas ce que venait de dire l'Univers, mais il me semblait détecter une légère ironie dans ses propos.

 

- Est-ce que je suis réel ?

- Le suis-je moi-même.

 

L'Univers rigola.

 

- Nous sommes bien réel.

 

Un grondement lointain et sourd se fit entendre. L'Univers n'en fut pour autant pas perturbé.

 

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Tu reprends conscience.

 

L'Univers posa de nouveau son regard inexistant sur moi.

 

- Tu n'oublieras jamais ce moment.

- Je ne vais pas mourir ?

- Je n'ai jamais dis que tu étais en train de mourir.

- Alors je rêve ?

- Je n'ai pas dis ça pour autant, dit l'Univers avec amusement.

- Est-ce que je vais savoir si cela est réel ?

- Quand le moment sera venu, tu sauras.

 

Le grondement se fit de nouveau entendre, mais plus proche, et le sol vibra légèrement.

L'Univers regarda autour de lui.

 

- Je ne me lasserai jamais de ce moment.

 

Avant même que je puisse questionner l'Univers sur ces paroles, le sol se fissura, et commença à s'effondrer.

De gros morceaux du sol blanc immaculé tombèrent alors dans un noir aussi sombre que le blanc était lumineux. Sous mes pieds, un nouveau morceau chuta. J'eus tout juste le temps d'aggriper le sol afin de ne pas tomber moi-même.

L'Univers se tourna alors.

 

- N'ai crainte, tu vas reprendre conscience. Nous nous reverrons sûrement. Au revoir petit être.

 

L'Univers me sourit avec bienveillance, sans qu'il ne le puisse, avant de me tourner le dos et de s'en aller.

Là où je m'accrochais, une nouvelle fissure apparut, et un nouveau morceau de sol se détacha, m'entraînant avec lui dans le néant.

Soudainement, je me réveillai dans mon lit, le souffle court et le coeur tambourinant dans ma poitrine.

Une goûte de sueur perla sur mon front.

Avais-je rêvé ? Venais-je d'échapper à la mort ?

Des années plus tard, se souvenir ne m'avais toujours pas quitté, ni ne s'était effrité. Je n'avais jamais su si il s'agissait d'un rêve ou non. Il me fallait attendre le jour fatidique. Là seulement, j'aurai ma réponse.




Chapitre 2, Léo, par GinCor

C'était enfin son tour, la femme aux bigoudis du comptoir le regarda d'un œil torve. -- Café ? Thé ? Cigarettes ? s'impatienta-t-elle en tapant des chiffres sur sa machine…