Point infos, par Lyn

— Un. cancer sur. Trois. est dû au. tabagisme. 80 à 90% des. cancers. du poumon. sont dus au. tabac. Le. saviez. vous ? Le cancer. de l’œsophage est. plus fr&eacut…




Chapitre 6: Le thon, le chat et le mort, par chlo_M_Molina

J'assistai Harry dans la tâche. Ce n’était pas une mince à faire. Le corps s’était éteint depuis deux jours, la séance allait être intense pour chacun d’entre nous, même si je ne suis là qu’en soutien. Harry s’occupera du réveil dans sa globalité mettant Eva à contribution. Le démon de Harry était une tentatrice, elle pouvait influencer les gens avec sa voix. Elle était littéralement le démon sur l'épaule des gens. 


 


“En gros c’est une sirène”  avais-je avancé à Harry quand il me l’avait présenté. Spoiler Alerte, ça n’avait pas du tout plu à Evangéline qui m’avait giflée. Je ne voyais pas pourquoi elle s’était mise en colère, mais après réflexion, c’était peut-être parce que j'avais mentionné le fait que les sirènes étaient mi-humaines, mi-thon. Ma blague n’avait fait rire que mon démon. Depuis nous ne pouvions pas dire que nous étions les meilleures amies du monde mais on se tolérait quand on n'avait pas le choix.


 


Et aujourd’hui, c'était justement un de ces jours où nous devions collaborer pour les bienfaits de l'enquête. La femme brune, aux jambes fines et mesurant des kilomtètres se tenait à la droite de Harry. Ils discutaient à voix basse sans que je puisse capter leur conversation. Certains inspecteurs des autres départements propageaient des rumeurs sur Harry et Eva (  le département occultisme principalement, ces sorcières étaient de vraies langues de vipères). Je ne savais pas quoi penser quand je les voyais si proches l’un de l’autre. Harry n’était pas du tout mon style, il était surtout bien trop vieux pour moi, mais je ressentai une pointe d'agacement quand elle lui caressait le bras pour le rassurer. 


 


Il va en avoir besoin, car ce qu’on s'apprêtait à faire était d’une complexité sans nom. Nous allions d’une part réveiller le corps de sylvain mais surtout récupérer un bout de son âme pour trouver des infos sur notre tueur. Autrement-dit, nous allions réaliser un des réveils le plus complexe de la nécromancie.


 


Harry et Eva prirent place devant la table d'autopsie. Il me fit signe d’approcher. Je m'exécutai et Ches’ grimpa d’un bond sur la table. Il s’assit la queue replier sur lui en amont de la tête de Sylvain. Harry prit la main d’Eva et elle lui sourit tendrement. J’eu tout à coup envie de lui mettre mon point dans la figure. Harry s’adressa à moi : 


 


“ Prête ? j’hochai la tête. Petit rappel, dit-il avec un clin d'œil. Ce réveil sera plus ardu que tout ce dont tu as pu être témoin jusqu'à présent. Je vais essayer de rattraper un bout de sa conscience en plongeant au fin fond de son esprit, enfin ce qu'il en reste. Ce sera douloureux donc Eva me servira d'ancrage. Elle se rédit à l’évocation de son nom. Puis, une fois que j’aurais attrapé un minimum de Sylvain, nous le réveillerons. Je te fais suffisamment confiance pour ne pas te rappeler la procédure de réveil.” Je le coupai dans son élan.


 


“J’ai révisé toute la nuit, je suis prête !” Harry paru dubitatif, Eva, elle, grimaça franchement. 


 


“Bien, nous n’aurons pas besoin de céder une partie de notre âme si nous ne faisons pas d’erreur, et quand je dis nous, je veux dire…” reprit-il.


 


“Moi ! Je sais, je suis capable d’y arriver cette fois.” C’était à moi de grimacer maintenant en me rappelant ma dernière séance un peu corsée de nécromancie.


 


Harry hocha la tête puis se tourna vers mon démon. 


 


“ Cheshire, acceptes-tu de nous assister, moi et Alice dans ce réveil?”


 


Harry et son grand sens du devoir, sans oublier son égocentrisme a tout épreuve, il oublie cependant que Ches n'a rien d’un démon ordinaire.


 


“Il fait ce que je lui dit de faire” dis-je, ce à quoi mon démon acquiesça avec un sourire.


 


“Je préfère m’assurer de la bonne coopération de tous les individus actifs dans le processus. Sur ce, commençons, Evangéline, je te confie mon âme.”


 


Elle se redressa et ferma les yeux. Harry avança et retira le drap qui recouvrait le visage de l’ancien inspecteur. Il traça les runes de réveil dans la chaire du torse de la victime avec un scalpel, puis il les traça sur ses paumes. Je fis de même sur mes poignets (mes paumes servant principalement à rappeler Ches’, je ne voudrais pas que les symboles interfèrent comme la dernière fois). Puis Harry commença les appelles et s’introduit dans l'esprit de Sylvain.


 


Le réveil s’éternisait depuis trois longues heures et nous n’avions pas pris une seconde de répit depuis. J’ouvris les yeux en cherchant Harry du regard pour savoir ce qui prenait tant de temps et si nous avions fait une erreur quelque part. C’étaient les yeux de Ches’ que je croisai cependant,  le sourire de mon démon s’étira et les yeux de Sylvain s’ouvrirent. 






*******





Je passai la porte de la salle de repos du département de Nécromancie. Les muscles de mon dos subissaient encore les retombées de l’épisode : “réveillons Sylvain tous ensemble”. Le démon que je cherchai était assis sur le canapé de cuir positionné à droite du petit coin cuisine, faisant face aux portes-fenêtres du patio.


 


À cette époque de l’année, il faisait trop froid pour s’installer dehors. À l'exception du démon du vieux, il n’y avait pas âme qui vive dans la pièce austère (si on considérait toujours un démon comme une âme). Je m'installai à sa droite en posant mes pieds sur la table basse. Il émit un grognement de désapprobation. Qu’il pouvait être vieux-jeu parfois !


 


Je me surpris à me demander ce qu’était sa vie avant. Avant qu’il ne devienne… une âme en perdition. J’oubliais qu’il était un démon. Si je mettais de côté sa vitesse, son ouïe et son odorat, il semblait si… humain. C’est sûr que si on le comparait à Cheshire, il ne pouvait que paraître plus ... humain.


 


En parlant du loup, le chat se lova sur le pouf en plume disposé à proximité des portes-fenêtres. Je remerciai intérieurement Harry pour avoir défendu ma cause auprès du directoire du D.É.M.O.N. 


 


Quelques jours auparavant, un énième conseil s'était tenu pour discuter du problème que posait mon démon. Chaque fois, une terreur primaire me glaçait les os, faisant écho au tout premier conseil. Celui datant de 5 ans, quand je m’étais liée à Cheshire. Le directoire voulait ma mort, ni plus, ni moins. J’étais, d’après eux, une bombe à retardement. Le vieux y siégeait et avait refusé. Il avait démontré mon utilité ainsi que l’atout que serait un démon sigma dans nos rangs. Suite à cette histoire, il prit la décision de quitter le conseil pour reprendre son poste d’inspecteur à plein temps. De mon point de vue, il était là pour garder un œil sur moi. 


 


Un compromis avait été trouvé à l’époque, je devais garder Ches’ en moi la plupart du temps pour rassurer les employés du D.É.M.O.N., au détriment de ma santé, ce que je constaterai des années plus tard.


 


Après plus de 5 ans à me battre pour leur prouver que Ches’ n'était une menace pour personne tant qu'il était attaché à moi (pour personne à part moi), Harry, qui siégeait au conseil d'administration depuis cette année, avait enfin réussi à convaincre les vieux croûtons du directoire de m’accorder une audience. Je ne savais pas si c’était mon éloquence qui les avait convaincus ou bien, peut-être que c’était mon improvisation après leurs débuts de refus.


 


Je m’étais exprimée ainsi  : « soit vous me permettez de le laisser sortir 90 % du temps, soit je m’amuse à réveiller les cadavres de la morgue un par un et je les assigne à nettoyer vos bureaux tous les jours. »


 


Étonnant mais vrai, une clause dans le contrat des nécromanciens stipulait qu'au besoin, les nécromanciens étaient autorisés à utiliser les réveillés pour la maintenance de l’établissement du D.E.M.O.N. Dans la pratique, personne n'en usait à cause de l’odeur de la chair pourrissante des réveillés. Merci Harry pour l’info !


 


J’avais regardé les c******* décrépits qui composaient le directoire du D.E.M.O.N. Ils avaient lu dans mes yeux que je m’appliquerai à mettre ma menace à exécution s’ils ne me donnaient pas satisfaction.


 


Ma santé mentale s’était depuis stabilisée. Ma relation avec Ches’ s’était également apaisée (maintenant qu'il ne lacérait plus mon âme à longueur de journée pour se faire les griffes).


 


"T’as avancé sur nos affaires ?" demandai-je en posant ma tête en arrière sur le dossier du canapé de cuir.


 


"Non," répondit-il d’une voix grave.


 


"Pfff, tu fais quoi ici tout seul alors?"


 


"J'attends."


 


"Tu comptes toujours me répondre par monosyllabe?"


 


"Il y a deux syllabes dans 'j’attends'."


 


"Tu es presque aussi relou que le vieux, tu le sais ça?" dis-je en levant les yeux au ciel.


 


"Presque?" un demi-sourire étira le côté droit de ses lèvres. 


 


La porte s’ouvrit sur l’inspecteur vêtu de son long manteau beige et coiffé de son chapeau.


 


"Ah ! Vous êtes là ! Debout j’ai du nouveau."


 


Enfin un peu d’action. Je sautai sur mes pieds et tendis la main vers le garçon à ma gauche.


 


"Tu viens?" demandai-je.


 


Pour seule réponse, il prit ma main pour se lever, la lâcha, et se dirigea vers la sortie. Je sentis Ches’ grimper sur mon épaule, enfonçant ses griffes dans ma peau, c'était toujours préférable à mon âme pensai-je.


 


"Allons jouer un peu Alice," grésilla Ches’.


 


"Que crois-tu que nous faisons là?," murmurai-je en me mettant en marche.


 


Le sourire de mon démon s’étira en sautant à terre pour suivre l’inspecteur et son démon-humain. 




Duo, par Laurent

Les mains enfoncées dans les poches, mon coeur, bien que relativement lent, battait puissamment, si bien que j'étais persuadé que le chat l'entendait. Nous marchions dans les co…