Le thon, le chat et le mort, par chlo_M_Molina

J'assistai Harry dans la tâche. Ce n’était pas une mince à faire. Le corps s’était éteint depuis deux jours, la séance allait être intense p…




Chapitre 7: Duo, par Laurent

Les mains enfoncées dans les poches, mon coeur, bien que relativement lent, battait puissamment, si bien que j'étais persuadé que le chat l'entendait.


Nous marchions dans les couloirs, le vieux en tête, Alice et moi côte à côte, et le chat derrière.


Je me répétais cette phrase "Ne jamais tourner le dos à un démon plus âgé, jamais". Je l'avais, dans mon jeune âge, appris à mes dépends.


Seulement, Alice ne semblait pas inquiétée, ce qui me rassura un peu. À vrai dire, elle ne montrait presque rien, si ce n'était un peu d'agacement. Je me disais que j'aurais pu être plus tendre avec elle tout à l'heure.


Je voulais engager la conversation, mais la présence du chat derrière moi ne me le permettait pas. Tous mes sens étaient en alerte constante, au cas où il déciderait de faire quoi que ce soit.


Le vieux continuait de nous traîner le long du QG, pour finalement arriver sur le parking de l'entrée. Cela me permit enfin de faire face au démon, je ne savais pour autant pas si je préférais ça.


 


- Attendez moi là, je vais prendre des documents dans mon bureau et je reviens.


 


Avant même qu'Alice ou moi ayons le temps de dire quoi que ce soit, le vieux s'était de nouveau engouffré dans le bâtiment.


 


Le silence régna pendant quelques secondes qui me parurent bien trop longues. Je m'adossais alors à la voiture du vieux. Alice s'assit sur le trottoire, en face de moi, et son chat vint se lover autour d'elle, ne me lâchant pas du regard une seule seconde.


La tension monta en moi, et je devais m'empêcher de transformer ma main, afin de ne pas créer de provocation.


Je ne savais pas si Alice avait remarqué cette tension dès le début, ou si elle venait de s'en rendre compte, mais elle rappela son démon à elle, s'ouvrant le doigts avec sa bague.


Le démon disparu, la tension dans mon corps se relâcha, ce que sembla noté Alice tout de suite.


 


- Merci, disais-je, le souffle irrégulié.


- Hum


- Désolé pour tout à l'heure.


 


Alice leva le regard vers moi, visiblement étonnée de me voir m'excuser.


Je m'avançai vers elle, et lui tendai ma main.


 


- Enchanté de travailler avec toi.


 


Alice, visiblement très surprise, se leva, et prit ma main.


 


- De même. Elle s'assit de nouveau sur le sol.
Tu peux t'assoir si tu veux.




Hésitant quelque peu, je décidai finalement de m'assoir à ses côtés.


 


- Alors comme ça, ton démon est un chat ?


- Ches' pour les intimes, Cheshire pour les autres. C'est un démon sigma.


- Et toi, c'est Alice c'est ça ?


 


La question la fit réagir, comme si quelque chose n'allait pas avec ça, puis elle se reprit.


 


- C'est ça. Et toi ?


 


Je restai interloqué, ne sachant que répondre.


 


- Comment tu t'appelles ?


 


Je ne savais toujours pas que dire. Je dus prendre une inspiration, et du courage, pour lui répondre.


 


- Je ne sais pas.


 


Alice sembla interloquée.


 


- Tu ne sais pas ?


- Non, je ne me souviens pas de ma vie avant... avant maintenant.


- Et tu ne t'en est pas donné un nouveau depuis ?


- Non.


- Le vieux non plus ?


- Non plus.


- Lui alors...


 


Alice sembla agacée.


 


- Tu es de quelle catégorie ?


- Delta.


 


Alice eu un frisson.


 


- J'ai fais beaucoup de victimes. J'ai perdu la chance de pouvoir me racheter un jour. Mais j'ai quand même fini par vouloir donner à d'autres cette chance que je n'ai plus.


 


Après une dizaine de secondes, Alice reprit la parole.


 


- Il te faut un nom.


 


Je ne savais que dire, et je n'eus pas le temps d'y réfléchit, car le vieux sortit du bâtiment.


 


- Je suis là !


 


Il était particulièrement enjoué.


Nous voyant assis côte à côte, il sourit, mais ne fit pas de commentaire.


 


- Tout le monde en voiture.


- On va où ? Alice demanda


- À l'église !


 


Après presque 30 minutes de trajets, nous arrivâmes au pied d'une petite église de quartier.


Faite de vieux bois et de pierres mal taillées, elle accusait les années. L'intérieur avait une odeur vraiment particulière, surtout pour moi.


Je détestais entrer dans des églises, à cause des odeurs. Je pouvais discerner les odeurs du vieux bois, de la pierre, de l'humidité, de l'encens, de l'eau bénite, et des odeurs rémanantes de peur, d'envie, de tristesse, d'amour, et d'autres traces trop peu présentes pour être déduites.


Il était cependant ironique de noter que l'apparition des démons semblait n'avoir aucun lien avec quelconque religion, ce qui rendait ces dernières totalement inutiles à mes yeux.


 


- Qu'est ce qu'on fou là, tu sais très bien que ce déteste ces endroits.


- Je sais bien, mais on a une bonne raison de venir. Suivez-moi.


 


Au fond de l'église, près d'un temple, un prêtre était en train de prier. S'il s'avait qu'un démon allait se présenter à lui dans une église, il ferait sûrement un arrêt cardiaque.


Le vieux lui adressa la parole.


 


- Bonjour mon père.


- Ho, bonjour inspecteur.


- Je vous présente mes associés.


 


Le prêtre sembla choqué de voir Alice. Fallait dire que la différence d'âge entre elle et le vieux était flagrante.


 


- Serait-il possible de s'isoler quelque part pour parler ?


- Bien sûr, veuillez me suivre.


 


Le prêtre nous emmena dans un petit bureau mal rangé.


 


- Veuillez excuser le bazar, je n'ai pas l'habitude de recevoir du monde ici.


 


Une fois tout le monde assis, il reprit.


 


- J'ai effectivement contacté les autorités, concernant la série de crimes odieux qui a récemment eu lieux.


- Pourquoi donc appeler la police ? Alice posa la question un peu sèchement. Elle ne semblait pas très à l'aise.


- En fait, toutes ces personnes sont venus dans cette église au moins une fois.


- Pourquoi ?


- Majoritairement, pour se confesser.


 


Le vieux prit la parole afin de nous parler directement.


 


- Certaines des personnes étaient des habituées du lieu, d'autres ne sont venu qu'une seule fois. Le point commun entre elles toutes est qu'à un moment donné, toutes ces personnes sont passées par le confessionnal.


Alice reprit.


 


- Un même confesseur les a donc toutes rencontrées.


 


Elle était décidemment très vive d'esprit.


 


- Savez vous qui a été leur confesseur ? Demandais-je.


- Malheureusement non. Nous avons bien un registre de toutes les personnes travaillant avec notre église, mais il s'avère que la personne dont il est question nous a trompé avec une fausse identité.


 


Le prêtre sortit un dossier de son bureau.


 


- Voici une copie de nos dossiers. Ce sont toutes les traces que nous avons de lui. Malheureusement, nous n'avons pas de photo de son visage.


- Merci beaucoup pour votre temps.


 


Le vieux prit le dossier.


 


- Est-il possible de voir le confessionnal ?


- Bien sûr. Cependant, je doute que vous y trouviez quoi que ce soit.


 


Nous sortîmes tous du bureau. Alice semblait de plus en plus agitée. Le vieux le remarqua aussi, et d'un regard, elle comprit et quitta les lieux.


 


- Vient avec moi. Tu penses pouvoir t'en sortir ?


- Je vais faire de mon mieux.


 


À mesure que nous nous approchions du confessionnal une odeur se distinguait des autres, à tel point qu'une fois arrivés, je devais me retenir de vomir.


 


- C'est atroce. J'en ai la nausée.


- Qu'est ce que tu sens ?


- L'envie de meurtre. Je suis pas qui est ce type, mais c'est un malade.


- Bien, ça confirme donc mes soupsçons.


- Je sors.


 


Je sortis en vitesse afin de prendre l'air et de ne pas vomir.


Le vieux sortit peu après.


 


- Bon, on rentre au bercail. Vous allez bien ?


- Ca va passer répondais-je.


- Ca va aller aussi.


 


Le retour se fit dans le silence.


Une fois arrivés, le vieux nous dit au revoir et rentra chez lui.


Mon seul logement était au sein même du département pour des raisons de sécurité, et je ne me sentais pas d'aller me balader en ville. Aussi, je décidai de rentrer "chez moi".


 


- Je vais me rentrer aussi. À la prochaine alors.


- Alors que je m'apprêtai à fermer la porte principal, Alice m'interpella.


- Tu vas où ?


- Chez moi.


- Tu vis ici ?


- Yep. J'ai pas trop le choix.


 


Un silence se fit pendant quelques secondes.


 


- Il te faut un nom.


 


Je me tournais vers Alice, et la regardais dans les yeux.


 


- Je te laisse en trouver un.


 


Ses yeux s'écarquillèrent.


 


- Au revoir.


 


Je fermai la porte derrière moi.




Le méchant de Sherlock Holmes, par chlo_M_Molina

Le lendemain de notre petite virée à l’église, on toqua à ma porte vers 8h06. Je ne partais jamais avant 8h15 en direction du département. Les 9 min qu’…