Duo, par Laurent

Les mains enfoncées dans les poches, mon coeur, bien que relativement lent, battait puissamment, si bien que j'étais persuadé que le chat l'entendait. Nous marchions dans les co…




Chapitre 8: Le méchant de Sherlock Holmes, par chlo_M_Molina

Le lendemain de notre petite virée à l’église, on toqua à ma porte vers 8h06. Je ne partais jamais avant 8h15 en direction du département. Les 9 min qu’on m’arrachait expliquait sûrement mon humeur massacrante. 


 


J’ouvrai la porte avec élan et tomba nez à nez avec le démon du vieux. Je fronçai les sourcil, Ches’ sur mes talons le fit reculer d’un pas.


 


“Le vieux nous attend en bas, il veut nous amener quelque part, j’ai pas plus d’informations” dit-il en levant les bras, comme si je braquais un flingue sur lui. 


 


“Hum, donne moi 7 min” et je claqua la porte.


 


Quand j’ouvris de nouveau la porte, j’étais bien plus calme. Je regardais ce démon qui m’avait demandé la veille de lui trouver un nom. J’y avais réfléchi toute la nuit.


 


“J’espère qu'on ne va pas de nouveau dans une église” dit-je en descendant les escaliers de mon immeuble. Il parut déconcerté alors j’enchaina : “ J’ai remarqué, hier comme tu étais mal à l’aise là-bas.”


 


Il hocha la tête et frissonna au souvenir de la veille.


 


“Au fait ! repris-je le sourire aux lèvres. Je t’ai trouvé un nom !”


 


Il s'arrêta en bas de l’escalier et je l’y rejoint, en posant ma main sur la porte menant à la rue je le regardai dans les yeux : 


 


“  William !”


 


Il paru désemparé. “Comme le méchant dans Sherlock Holmes, je sais pas pourquoi mais ta tête me fait penser à l'acteur de William James Moriarty et le vieux est une mavaise carricature de Sherlock donc ça me parais tout à fait approprié. Alors voilà : je te baptise William.


 


Il rit et considéra réellement ma proposition faite initialement pour l'embêter (lui et le vieux).


 


“William, ça sonne bien, mais appelle moi Will, Will pour les intimes.” dit-il avec un clin d'oeil.


 


Il rit de nouveau et passa le pas de la porte pour rejoindre le vieux à l’avant de sa voiture. Je dû m'installer à l’arrière ce qui me rendit de nouveau irritable. 


 


Je regardai le paysage défiler à toute vitesse à travers la fenêtre de la vieille voiture. Mon dos me criait de changer de position. Je me redressai et penchai la tête pour étirer mon cou. Je fermai les yeux et des images défilèrent aussi vite que le paysage urbain deux minutes auparavant. La séance de nécromancie s'immisçait dans mes pensées depuis plusieurs jours. Le souvenir de Sylvain changé en mort-vivant n’était pas des plus agréables. Nous savions qu’il était parti à 18h30 du département, mais nous avions besoin de plus d'informations pour la traque de ce démon. Je fermai de nouveau les yeux, classant méticuleusement les souvenirs ainsi que les informations qu’ils contenaient.


 


Il se leva de la table d’autopsie en chancelant et s’appuya d’une main sur le mur. Harry gardait les yeux fermés tout comme Eva. “Avoue !” avait-il crié. Sylvain n’avait pas vu son agresseur, qui le tenait par le cou quand il se réveilla au milieu des cadavres. Il avait cependant entendu deux voix distinctes. La seconde voix essayait de tempérer le démon. 


 


J’en avais conclu que le démon n’agissait pas seul, il avait un contractant. À cette pensée, j’eus un haut-le-cœur. Personne ne voudra croire qu’un contractant et son démon puissent être à l'origine de pareilles horreurs. 


 


Sylvain se frotta les bras et se recroquevilla sur lui-même. Il ressemblait à un chien battu. Son visage n’exprimait que la terreur. “Alors j’ai avoué au démon,” pleurnicha Sylvain. “J’étais jaloux de toi Alice, tu avais tout, tu as tout, ton démon est puissant, le mien était un bon à rien ! Mou et inefficace ! Tu es belle, intelligente, forte ! Moi aussi je voulais être fort, je voulais qu’on me considère ! Alors je suis allé chercher aux archives, un moyen d’échanger des démons entre contractants, je me suis dit que si tu étais si puissante c’était grâce à ton démon !” 


 


On passera sur le mot “grâce”, qu’est-ce qu'il pouvait être con sérieux. Un second souvenir s'immisça dans le fil du passé, faisant écho aux dires de l’inspecteur décédé. Un échange étrange qu’ils avaient eu des semaines auparavant. “J’en ai marre de mon démon,” avait dit Sylvain. “On échange quand tu veux.” “Pour de vrai ?” s’exprima-t-il tout sourire. Et merde, j’étais en partie responsable car suite à notre échange, Sylvain avait cherché partout un moyen d’échanger de démon, il était même allé demander de l’aide au gardien des archives, un vieil homme peu aimable avec une forte odeur corporelle.


 


Sylvain hurla comme si on lui arrachait des membres et la connexion lâcha, son corps s’écroula au sol. Harry se rattrapa de justesse à la table d’autopsie, Eva le soutint en passant son bras sur son épaule. Ches’ bondit de la table d’autopsie et se mit à tourner autour de Sylvain en l’évaluant. 


 


“Il m’a manqué de respect, comment a-t-il pu ne serait-ce qu'imaginer être assez fort pour devenir mon contractant ?” grésilla-t-il.Il s'approcha du cadavre et mangea ses yeux. 


“Ches’ !” hurlai-je sans pouvoir m’interposer. Je n’en pouvais plus, tous mes muscles me criaient de m'allonger et de dormir au minimum 12h.


 


“Alice !”


 


La voix du vieux me sortit de ma rêverie, plus semblable à un cauchemar qu'à un rêve.


 


“Pardon, tu disais ?”


 


“Je te demandais de récapituler les informations qu’on avait obtenues depuis le début de l'enquête pour qu’il ne soit pas à la ramasse,” avança-t-il en pointant son démon du pouce. Lequel soupira en levant les yeux au ciel. Il ne le contredit pas cependant.


 


“L’histoire de l’église mis à part, on sait que le démon a des capacités en informatique, pas autant que DOT mais, on a appris qu’il s'était introduit dans le système info du département et DOT avait mis plus d’une semaine à l’en chasser,” commençai-je. 


“Ce qui a permis d’obtenir un indice supplémentaire : lors de son fight, DOT avait réussi à arracher une info au démon : le nom d’un club : le Belzébuth, dont trois des victimes étaient soit des employés, soit des habitués : les victimes du 2nd (danseur du club), du 7e (barman) et du 9e commandement (habituée).”


 


“Ça me fait penser, concernant la victime du troisième commandement : ‘Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal’, celle à la langue tranchée. Il était influenceur revendiqué chrétien pratiquant et une polémique avait fait le tour du globe : il avait appelé à la haine, incitant ses followers à harceler les athées sur les réseaux, cela avait conduit à un passage à tabac d’un adolescent : la scène avait été filmée et postée sur les réseaux sociaux. Suite à ça, il avait été poursuivi en justice mais le procès n’était pas terminé quand il avait complètement disparu des radars : 3 ans auparavant.” Intervint le vieux.


 


Je rajoutai cette information dans mon classeur mental des indices. Je ne me rappelais vaguement de cette histoire, ça avait fait les gros titres des journaux. Cette histoire devenait de plus en plus glauque.


 


“Donc, si je résume, on a un démon (et son contractant pensais-je sans exprimer mon intuition à voix haute) qui va à la pêche aux victimes, victimes correspondant à un manquement aux 10 commandements. Puis, quand il atteint le compte final de 10, il met en scène leurs morts. Il est tordu le type,”dit le démon en s’étirant les bras comme s’il sortait d’une longue sieste.


 


“C’est un démon,” marmonnai-je.


 


“Tous les démons ne sont pas des tordus !” WIll tourna vers moi des yeux assassins.


 


“Tout doux,” intervint le vieux en regardant dans son rétroviseur. “On arrive bientôt, et vous avez intérêt à vous tenir correctement… tous les deux !” Renchérit-il quand son démon essaya de riposter.


 


Le vieux avait donc une nouvelle piste avec cette histoire de procès contre l’influenceur. Je ne reconnais pas le quartier résidentiel dans lequel nous nous arrêtâmes. Nous devions sûrement nous diriger vers un des proches de l’influenceur ou bien des personnes chargées du procès à l’époque. Cependant, quand nous descendîmes de la voiture pour frapper à une porte en bois, elle s'ouvrit sur l’inspecteur Richard Barques, gardien des archives du D.E.M.O.N.




Entrevue, par Laurent

L'inspecteur gardien des archives sembla surpris de nous voir toquer à sa porte, mais en quelques instants, la surprise sembla laisser place à du mécontentement. Marmomant dans …