Lune sanglante, par Wargen

Thiercelieux était un village charmant, paisible, tranquille et monotone depuis que j'étais née. Il y avait bien entendu des histoires, des ragots, des morts, voir même quelques disparus, mais rien d…




Chapitre 2: Nuit de mystère, par Sergirina

La ruelle est lourde d'un silence de cathédrale. Les murs des maisons et leurs fenêtres ont imprégné le rouge sanglant de la lune, les sigles en sang d'agneau se perdant dans cette teinte écarlate. Les ustensiles en argent reflètent aussi l'astre sanguinolent. 
Fascinée, immobile sur le pas de la porte, je lève les yeux vers elle, cette lune d'un rouge contre-nature, cette lune qui semble être un curieux appel pour quelque chose que je ne comprends pas. Je me rappelle les paroles de Grand-Mère : "... ne sors surtout pas de la maison..."
Je ressers ma cape rouge autour de mon cou. Et risque un pas prudent dans la rue. Mon pied rencontre silencieusement le sol dallé. J'entends résonner les battements de mon coeur. Je détourne enfin mon regard de la lune et pose les yeux sur la silhouette du Château qui domine Thiercelieux de sa stature imposante. Le vieux manoir a pris lui aussi cette couleur rouge sang qui englobe le village. Je ne vois aucune lumière à travers les fenêtres du Château. Il semble n'y avoir plus personne au monde.
Je sursaute : quelque chose est passé devant la lune. Un oiseau de nuit ? Je me recule vers la porte, et je sursaute une nouvelle fois quand je l'entends claquer dans mon dos. Il n'y a pas de vent pourtant. C'est la seule pensée qui me traverse alors que mon coeur bat à tout rompre. Au loin un hurlement déchire la nuit à nouveau. 
"Pourquoi suis-je sortie ?"
Je revois le visage parcheminé de Grand-Mère, la voix un peu chevrotante qui murmure la phrase familière : "La curiosité est un vilain défaut, Eden."
Je n'ose tourner le dos à la ruelle pour appuyer sur le loquet de la porte. Il se passerait une chose terrible, je le sens dans mes jeunes entrailles qui ont traversé si peu de printemps. Soudain un rire, léger et moqueur, qui vient au dessus de ma tête. Je relève la tête. Il y a une ombre humaine, bizarrement accroupie, sur le toit de chaume de ma maison. Mon sang s'est glacé dans mes veines, mon coeur a cessé de battre. 
"Que fais-tu seule la nuit, chère enfant ?"
La voix m'est inconnue, mais elle est douce et caressante. La peur me quitte immédiatement. Son visage reste dans la pénombre tandis que le mien est tout entier éclairé par la lueur sanglante de la lune. Je murmure poliment un "bonsoir", et le rire léger et moqueur me répond.
"Tu n'aurais pas dû sortir."
Une douleur fulgurante traverse mon front. J'y porte la main avec un hoquet étouffé. Mes oreilles bourdonnent alors que le rire continue de chanter sa légereté moqueuse. La douleur s'intensifie. Ma vue se brouille. Je sens que le sol se dérobe, mon corps vacille. J'ai le front en feu.
Lorsque je reprends connaissance, le soleil brille, le ciel est pur et clair, et le visage de Grand-Mère est penché vers moi, défiguré par une angoisse horrible.
"Sur ton front... balbutie-t-elle. La marque... la marque..."
Elle parvient à prononcer les mots qui ont l'air de la briser :
"C'est la marque d'Eros."




La marque, par TRB-GPT

En me prenant par le bras, ma grand-mère d'Eden me ramena à la maison, marchant lentement à travers les rues pavées de la vieille ville. Le soleil d'été bril…