J'étais là, devant mon ordinateur, sa lumière trop blanche tranchant de ses ombres marquées les ténerbres de mon salon.Un café froid depuis longtemps traînait à ma droite sur un tas de papiers, des s…
Je refermai la porte de ma chambre, mais le sommeil se refusa à moi. Allongé sur mon lit, les yeux fixés au plafond, je repassais en boucle cette soirée vide, semblable à tant d'autres. Le grésillement familier du frigo me parvenait à travers les murs, rappel constant de cette routine oppressante.
Un soupir m'échappa. Incapable de rester immobile, je me redressai et retournai dans le salon. L'écran de mon ordinateur diffusait une lueur blafarde, éclairant faiblement la pièce. Les scripts restaient éparpillés, la tasse de café froid à sa place. Tout semblait identique. Presque trop.
Je m'assis, rallumai la musique, mais les notes, d'ordinaire apaisantes, me parurent plus lourdes. Un frisson me parcourut. Quelque chose clochait. Était-ce la fatigue ? Ou cette sensation diffuse qu'un détail m'échappait ?
Mon regard glissa vers l'écran. Un document Word était ouvert. Pas le mien. Une phrase s’y affichait :
« Tu n'es pas seul ce soir. »
Mon cœur s’emballa. Je clignai des yeux, espérant une hallucination. Une goutte de sueur froide coula le long de mon dos. Ce n'était pas un rêve.
Les mains tremblantes, j'effaçai la phrase. Une lettre réapparut aussitôt : un “T”. Puis, mot après mot, la phrase se reformait, implacable.
Je tentai de l’effacer plusieurs fois. En vain.
L’appartement était plongé dans l’obscurité. Seul l’écran projetait son reflet blafard sur mon visage et les contours flous du salon.
Puis, je le vis. La porte de ma chambre, que j'avais fermée, était entrebâillée. Et dans l’ombre oppressante, une certitude me glaça : quelqu’un, ou quelque chose, m'observait.