Et si vous aviez le choix ?, par Laurent

- Capitaine ! Capitaine !Vous n’entendez pas votre compagnon vous appeler. Un acouphène terrible vous cisaille les oreilles, alors que tout autre son semble étouffé, comme tentant de vous atteindre à…




Chapitre 2: Le secret, par R.Th

A la faveur de la nuit, toutes lumières éteintes moins d'oreilles indiscrètes je me faufile en-dehors du camp. Je cache dans mon sac un tas de résistances, de câbles et d'autres senseurs électriques ainsi que de quoi les maquiller en parure dorée. Je travaille avec acharnement à détecter les battements de mon coeur et le flux de mon cerveau. Au petit matin je rentre dans mon lit et fait semblant de me lever avec les autres, toujours en deuxième ou troisième pour ne pas attirer les soupçons. 

 

Malheureusement, mon humeur changeante et mes traits tirés attisent de plus en plus de commérage. Meme mes amis essaient de venir me parler mais je les repousse sans cesse. Au bout de cinq jours, je dois réduire la cadence. Au bout d'une semaine mes proches s'amenuisent, je fais de plus en plus d'erreurs en combat et finit blessé au bras. 

Le tank tente une approche lorsqu'il me soigne. Nous n'avons jamais été proches et pourtant sa chaleur humaine m'avait toujours réchauffé, sauf cette fois. Il me faut vingt-et-un jours pour arriver à mes fins. Vingt-et-un fossés creusés entre nous. 

Mon armure est prête. Aussi tape à l'oeil que possible pour cacher les instruments et la batterie. Ils n'y voient que du feu, font mine d'apprécier mais ne comprennent pas ce qui m'a pris tant de temps. 

Au combat, plus personne ne protège mon dos, c'est pourquoi je ne vois pas la mort venir. Un flèche traverse sans peine le bout de métal qui m'a coûté la vie. Je sens le sang quitter mon coeur. Ma dernière pensée est un souhait que la machine fonctionne. 

Sur le champ de bataille au milieu des cris, un enregistreur mécanique murmure à la pierre avec ma voix “Pierre de Retour des Âmes Perdues, j’invoque ton pouvoir, ramène [mon nom] à nous.”

Malheureusement, elle fait mine de ne pas entendre et ainsi maudit par ce don, je m'échappe de mes responsabilités. Tous méritaient d'être sauvés, j'ai pêché par vanité. Qu'ils me détestent, mon tourment cesse. On m'a offert un choix, j'ai tenté de me choisir moi.