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C’est marrant, quand-même. Je pensais pas que je me serais un jour retrouvé dans cette situation.
Des trucs de zombies, j’en ai vu pleins, tant en films et série qu’en jeux vidéos.
Je connaissais les bonnes astuces, les méthodes à employer, quelles ressources récupérer, etc.
C’était une époque où les zombies n’étaient que des personnages de fiction.
Sauf qu’un jour, la réalité a dépassée la fiction.
Le virus est apparu en premier dans les plaines de Sibérie, sans qu’on arrive à déterminer s’il provient du permafrost ou pas.
Ensuite, les vivants se sont transformés petit à petit. Le virus a continué de muter, rendant sa guérison, ou son vaccin, impossible.
Et voilà, les vivants se sont retrouvés à devenir des zombies. On a jamais su dire s’ils étaient vraiment morts ou pas, notamment car les morts ne se sont pas relevés, et les zombies, une fois abattu, ne se relevaient pas.
Enfin bon, au final ça n’a pas changé grand-chose. Les infectés pouvaient transmettre le virus par transfert de fluide, donc autant par perfusion de sang contaminé que par morsure, et du reste, ils mangeaient les corps des vivants, et on fait s’effondrer la civilisation.
La période d’incubation du virus était en plus suffisamment grande pour que des personnes contaminées se retrouvent parmi les sains, et fasse tomber les camps de survie un par un.
Et donc, me voilà.
Moi, après avoir perdu ma famille jusqu’au dernier membre, j’ai rejoins un groupe, pas bien grand, une vingtaine de membre tout au plus.
Les gros groupes, c’était certes plus pratique pour bâtir, se répartir les tâches, et trouver des personnes spécialisées dans certains domaines, mais c’était aussi souvent le théâtre de trahisons, de conflits, et en cas de brèche dans les fortifications, c’était beaucoup plus dur se s’organiser pour évacuer, et beaucoup périssaient.
Un groupe de taille moyenne m’apparaissait alors plus polyvalent et plus sécuritaire.
Le notre tenait bon, d’ailleurs. Bien sûr, certains d’entre nous décidaient de partir après avoir été approchés par des groupes plus gros, certains malheureusement périssaient lors d’expédition pour trouver des ressources, de la nourriture, ou de quoi se défendre et attaquer, mais notre nombre restait globalement constant avec l’arrivée de nouvelles personnes.
Et l’ambiance était bonne. Autant qu’elle pouvait l’être en tout cas.
Une règle était déjà présente quand j’avais rejoins le groupe, règle absolue pour tout membre ayant une arme. Toujours garder une balle pour soit.
Ils étaient très sérieux avec cette règle, et allaient parfois vérifier, après une attaque, que les tireurs avaient bien toujours au moins une balle.
Je trouvais ça pénible alors, mais je m’y étais plié.
Sauf que voilà, mon groupe est tombé.
Une brèche s’est formée dans notre camp, au beau milieu de la nuit. Là où nous étions le plus vulnérable.
Nous avons bien tenté de nous défendre, mais ils étaient trop nombreux.
Je ne sais même pas comment ça se fait qu’ils se soient retrouvés aussi nombreux.
J’ai vu périr plusieurs d’entre nous lors d’une tentative de barricader la brèche.
Il y avait un adolescent parmi eux.
Avec les autres, on s’est réfugié dans le bâtiment, puis dans différentes pièces, mais là aussi ce fut vain, et je pu entendre les hurlements de mes amis, de même que des coups de feu.
Quant à savoir si ces tirs visaient des zombies, ou mes propres camarades…
Moi, je me suis retrouvé seul dans une des chambres d’infirmerie.
Mais je suis définitivement coincé.
Je n’ai ni eau, ni nourriture. Et dehors, ils sont encore nombreux.
Et il me reste une seule balle.
Une balle pour moi.
Au moins, j’aurais pu écrire cette lettre.
Sache, voyageur, que si tu me lis, et bien je suis mort, peut-être depuis bien longtemps.
Je ne saurais dire vraiment quelle a été notre erreur, mais tu pourras peut-être en apprendre plus en analysant notre chute.
Si tu as le temps et l’énergie, je voudrais bien que mon corps soit enterré. Je ne veux pas de stèle, pas de symbole, rien, juste être enterré.
Bon, j’ai fini d’écrire ce que j’avais à raconter.
Je pourrais disserter sur ma vie, mais à quoi bon.
Alors voilà, je dis au revoir au monde.
Une dernière balle.
Une balle pour moi.