Une de ces nuits, par Laurent

J'étais là, devant mon ordinateur, sa lumière trop blanche tranchant de ses ombres marquées les ténerbres de mon salon.Un café froid depuis longtemps traînait à ma droite sur un tas de papiers, des s…




Chapitre 2: Une autre de ces nuits, par Laurent

J’étais là, devant mon ordinateur, sa lumière trop blanche tranchant de ses ombres marquées les ténèbres de mon salon.


 

Un café froid depuis longtemps traînait à ma droite sur un tas de papiers, des scripts de vidéos que je n’avais pas encore tournés, et une clope se consumait lentement dans le cendrier, au milieu des cadavres de ses paires.


 

Il était tard. Trop tard. Dehors, la lumière jaunasse des lampadaires éclairait le parking de la petite gare.


 

J’étais là, j’étais las, j’étais fatigué.


 

Sur l’ordinateur, j’avais ouvert un document word, avec un énième script, qui irait sûrement rejoindre les autres sous mon café froid, afin d’être filmé. De la musique tournait dans mon casque, notamment « Un homme libre » du film La planète au trésor, dont je chantonnais le refrain. Sur mon autre écran, j’avais Portal 2 d’ouvert sur la partie création de map, en prenait une pause en en créant une.


 

Le frigo grésillait comme il le faisait toujours, et le lave-vaisselle était en train de tourner.


 

Ma tête était posée sur mes mains qui la soutenaient. Dans une seconde d’endormissement, elle glissa quelque peu, et je sursautai.


 

C’était encore une de ces soirées. Une de ces nuits.


 

J’avais plein de choses qui m’attendaient. Mes activités, mon travail, mes proches.


 

Je me relevai, dos contre le dossier de la chaise roulante, et me retournait.

J’avais devant moi la partie de mon salon qui me servait de décor.

À ce jour, elle avait déjà bien fait son rôle. Cette vision me remplissait de fierté.


 

Je posai le casque sur la table, et me frottai mes oreilles quelques peu douloureuses de l’avoir supporté sur longtemps. Le silence empli la pièce, ajoutant à l’ambiance déjà si calme.


 

Je clignai des yeux, et ma vision devint trouble. Il était grand temps d’aller dormir, plus que temps même.


 

Je bus une gorgée de mon café froid, grimaça car il n’était pas bon, et le reposa sur mes scripts en les regardants plusieurs secondes, comme un enfant regardant avec fierté son premier dessin, ou un couple qui se dévore du regard à la naissance d’un enfant, espérant peut-être me motiver à en faire toujours plus.


 

Je quittai le salon, jetant un dernier regard en arrière avant de refermer la porte. Je senti quelque chose couler sous un de mes yeux, et essuya une larme. C’était peut-être la fatigue.