23 juin

Quelques jours à battre la poussière du sentier,

La forêt, pour compagne et les oiseaux pour chanter,

Retraite apaisée las de cette espèce à laquelle de fait j’appartiens,

Fatigué du bon sens qui manque à certains.

Les rayons orangés du matin se reflétaient sur les nuages,

Prêts à passer, à une autre histoire, nouvelle page,

Ainsi espérais-je en faire autant,

Passé depuis longtemps mon printemps.

Surpris, un lacet me lâcha en traître,

Encore un ratage exécuté en maître.

Le temps de me baisser, lentement pour protéger mon dos,

L’atmosphère passa de la vie au silence,

Le changement effectué pour le pire ou le beau,

Mystère que n’expliqueront jamais les sciences.

Mes yeux se relevèrent admirer le spectacle,

Toujours estomaqué par la beauté du miracle.

De petits pas alignés en file indienne,

Princes qui se retirent loin, dans leur domaine,

La mère arrive, imposante majestée,

Deux défenses, décorent les côtés de son nez,

Une robe tachetée, prête à charger au moindre mouvement,

Sa décision reste suspendue au flou du moment.

Si elle se décide à bouger, ma vie ne tient qu'à un fil,

Dans l’instant, pétrifié, mes membres deviennent tous inutiles.

L'écho de ses yeux inquiets résonne en mon âme,

Sans un mot, se scelle un pacte pour éviter le drame,

Compréhension instinctive, témoignage de notre union animale,

Silence, empathie, l’histoire du vivant en lettres capitales.

L’apparition, disparut à la suite de sa progéniture,

Me laissant plus en vie que jamais en pleine nature.