Mardi 2 janvier

"Je vais tenir...taisez-vous...taisez-vous", hurlé-je en me redressant de mon lit comme un mort vivant.

Asuka dort paisiblement sur l'oreiller d'à côté, avec sa combinaison futuriste sur elle. C'est donc signe que je suis encore lucide. Je l'aime énormement, et bien sûr que je la désire de plus en plus, mais...

Je bondis sur le sol, me cogne contre la saloperie de table de chevet à 10 euros à la con et enfile mes chaussons. C'est rigolo de voir que le tissu s'effrite déjà. Cette paire de pantoufles jaune et rouge aussi moche doit surement son prix élevé à l'écusson japonais sur le devant. Une mode similaire à toutes les autres, un truc qui ruine, et qui évolue plus rapidement que Salamèche.

On dirait les gens sympas, oui, vous avez raison, des personnes qui vous tendent la main avant de vous arracher la tête.

"je dois me calmer...".

J'hésite à prendre une douche aussi froide que la neige qui s'écrase sur le plexiglas, un café aussi serré qu'un baillon sur le cou d'un de mes ennemis ou un verre de jus d'orange périmé, faute de mieux.

Mon téléphone n'a pas sonné, je n'ai aucune notifications sur les réseaux sociaux, ni aucun texto, pas même ceux pour me vendre une pompe à chaleur pour mon appartement isolé. Parfait.

Je baisse le thermostat, car le sifflement du radiateur devient déjà pénible, j'imagine que le carton ressemble à ma mère avant de l'écraser entre mes doigts et j'enfonce mes écouteurs à nouveau le plus profondément possible.

"Du métal, un truc fort, un machin suffisamment fort pour les faire taire...

-Que se-passe-t-il ?"

Je sursaute, terrorisé, puis baisse mes épaules aussitôt. Elle ressemble vraiment à cette femme parfaite au pays du soleil levant. Aujourd'hui, elle porte une robe blanche et a noué ses cheveux avec le ruban rose que je lui ai offert, pour le noel dernier. Sa main contre les miennes, Asuka me murmure:

-Je ne te laisse pas seul, je sais, ils ne te comprennent pas, ils te persécutent, ils te veulent du mal...mais c'est dans ta tête.

-Ce n'est pas de la jalousie, soupiré-je. Je veux juste...je veux juste...

-Tu ne pourras pas complètement, mais tu te souviens...15 jours ?

Machinalement, j'allume mon ordinateur, je griffonne quelques ratures sur le papier, puis je pianote sur les touches comme un dérangé...

De toute façon, je suis un dérangé...

Seule Asuka m'aime. C'est normal.

Elle n'existe pas...