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Lyn , le 31 juillet 2024 17:52
J’aime bien, les petits détails que tu as su amenés pour rendre Carrie un peu plus sympathique/sensible par rapport au premier jet (qu’elle fasse remarquer à Alice, qu’elle est petite, la larme au coin de l’œil…).
très contente de voir arriver ce chapitre ici !
Le coin du chipotage : (encore et toujours)
-« C’était l’un des rares indices que nous avons réussi à obtenir dans l’appartement de Sylvain et il m’avait amené ici » amenéE
-« Elle avait retenu son attention quelque seconde » pluriel, quelques secondes
-« Elle aurait pu dire n’importe quoi, je serais repartie avec ses merveilles. » ces
-« sa voix se fut plus grave, elle sentait le dangers mais ne comprenait pas d'où il provenait » se fit ; danger
-« Je t'épargne le calcule » calcul
-« Elle se leva et courra vers la porte. » courut
-« Carrie était déçue de me voie, » voir
Je pourrais définir le studio comme étant “cosy” mais les couleurs vives me faisaient mal au crâne. Ches’ n'avait pas l'air d'apprécier non plus. Il restait près de l'entrée toutes griffes sorties. La lourde porte s'était refermée à clé à l’instant où nous avons pénétré dans la pièce.
Je remarquai un tas de DVD dans le coin du studio rectangulaire près de la télévision. Celui trouvé chez Sylvain avec la petite note devait provenir de cette même pile. C’était l’un des rares indices que nous avons réussi à obtenir dans l’appartement de Sylvain et il m’avait amené ici, dans l’unité “en cours d’apprivoisement” du D.E.M.O.N.
Des studios étaient mis à disposition des inspecteurs et inspectrices en devenir afin de se familiariser avec leurs démons respectifs. Cependant, j’avais la curieuse impression que ce studio était loin d'être un lieu de séjour temporaire pour l’inspectrice en devenir face à moi.
Elle était grande avec la peau sur les os; le rêve pour tous les créateurs de mode ravagés prônant l'extrême maigreur comme beauté universelle. Elle porta un arlequin à ses lèvres et me tendit la poche en guise de “bonjour”.
Je ne résistai pas longtemps, ces petits bonbons ovales étaient mes préférés. Je la remercai et la vis me contourner pour s’accroupir devant mon démon. Un sourire s’étira sur le visage poilu de Ches’.
“ Il n’en mangera pas, il préfère le sang.” Dis-je à l’intention de Carrie.
Ches’ détourna la tête et se dirigea à pas de velours vers le canapé rose bonbon sur lequel il s’installa en boule. Elle avait retenu son attention quelque seconde ce qui m'intriguait. Cette fille avait un truc malsain en elle, assez tordu pour que mon démon s’y attarde.
Je finissais mon bonbon en la dévisageant elle et son studio. Elle me détaillait de son côté également. Elle examina tout d’abord mes bottes noires, je pouvais comprendre sa jalousie, j’avais récemment investi beaucoup trop d’argent dans ce cuir italien. “C’est un investissement pour l’avenir’ m’avait dit la vendeuse. Elle aurait pu dire n’importe quoi, je serais repartie avec ses merveilles. Le reste de ma tenue était classique : un jean, un col roulé violet et une veste de tailleur noire, elle ne s’attarda donc pas longtemps dessus. Elle arriva sur mes yeux mais ne fut pas le moins du monde déstabilisée par mes iris. D'habitude, toute personne croisant mon regard, moi y compris, avait au minimum un mouvement de recul.
Mes yeux verrons, l’un bleu et l’autre vert tirant de plus en plus sur le jaune, m’avaient valus plus d’un murmure au détour d’un couloir. Je ne relevai pas la plupart du temps. Au début, j’étais énervée contre tout le monde mais j’ai appris à contenir mes émotions pour éviter les “accidents”. Patrick de la compta se souvient sûrement encore du jour où mon démon lui a arraché une dent en plein milieu de son repas - il n'aurait pas dû tousser “ monstre” pour faire rigoler ses collègues au moment où je dépassais leurs tables au réfectoire du D.É.M.O.N- . Conséquences : il a appris qu’il ne fallait pas se moquer de ses collègues et moi, je mangeais depuis ce jour avec Harry à la morgue, lieu tout à fait approprié pour déjeuner.
“ Tu n’es pas Carrie, n’est-ce pas?” lançai-je à la femme devant moi.
– Non… Nous préférons cette configuration.” dut-elle en se désignant de haut en bas avec ses bras
– Tu es son démon, n'est-ce pas? Mais où est elle ? On m’a affirmé que je trouverai Carrie ici.
– Oh, elle n’est jamais très loin malheureusement.” répond-t-elle en s'asseyant sur l’un des poufs et en ouvrant un paquet de chips.
– Comment-ça? “
– Son esprit est fort, elle n’abandonne pas facilement, voire jamais. Cela faisait des siècles que je n’avais pas rencontré une telle résistance. Crois-moi cette petite est une vraie plaie ! Elle ne t’aidera pas cependant. Elle sera déçue en te rencontrant, tu n’as vraiment rien de spécial. Elle ne te donnera aucune information qui pourrait t’être utile. Repars d’où tu viens ça vaut mieux.”
Je compris une chose.
“ Mais comment…
– Ma petite tu ne penses pas que je vais tout te révéler, n'est-ce pas? Cela fait des mois que les scientifiques de cet établissement nous étudient comme des rats de laboratoire, je ne leur ferais pas ce plaisir, et elle non plus "- marmonna-t-elle.
Les connexions se créèrent dans mon cerveau. Le démon de Carrie vivait en elle, mais c’était différent de Ches’ et moi, elles étaient une seule et même entité.
“Tu es elle.”
Elle se mua dans un silence de plomb.
“Je dois parler à Carrie. - Je marquai une pause - S’il te plait?”
Le démon rigola et laissa tomber sa tête sur le pouf violet.
“Tu es tellement naïve, tu crois qu’il suffit de demander gentiment pour obtenir ce que tu veux? “
Je souriais lentement et mon regard s’assombrit. Je sentis Ches’ sortir ses griffes tout en restant lové sur le canapé.
“ Avez-vous déjà eu l’occasion de calculer le temps de réaction des scientifiques?” demandai-je.
- Le temps de réaction? sa voix se fut plus grave, elle sentait le dangers mais ne comprenait pas d'où il provenait, petit niveau donc.
-Le couloir mesure environ 20 m de long, les scientifiques nous observant se situent au bout de ce couloir, la vitesse de réaction d’un cerveau humain moyen est de 2 secondes environs, les blouses blanches de cette unitée ne sont pas très friands d’activitées sportives, ils devraient donc avoir une VMA d’environ… 11, mises bout à bout, ces informations nous donnent le laps de temps que j’ai à ma disposition pour te tuer. Je t'épargne le calcule au vu de ton manque cruel d’intelligence, disons… environ 44,5 secondes. “
Elle réagit en moins de 2 secondes.
Elle se leva et courra vers la porte. Mon démon, soudain réveillé et heureux de se dégourdir les pattes s’élança et la cloua au sol en grognant. La bave coula sur le visage de la jeune femme-démon. J’observais la scène, les bras croisés. Elle attrapa le pelage de Ches’ pour essayer de se dégager de son emprise.
15 secondes.
Grossière erreur. Elle hurla de douleur et ses doigts ensanglantés retombèrent de part et d’autre de son corps, soudain pris de convulsion. Les crocs de mon démon se rapprochèrent dangereusement de son cou.
20 secondes
“ Je te laisse 5 secondes pour faire revenir Carrie - chuchotai-je à son oreille en m’accroupissant près d’elle - et pour ton information je suis loin d’être naïve, je sais comment demander “gentiment”.”
28 secondes.
Elle ferma les yeux pour toute réponse. Quand je vis de nouveaux ses pupilles, quelques instants plus tard, j’y lu de la peur et de la douleur. Carrie, donc.
“Bonjour Carrie, je m’appelle Alice et je te présente mon démon le Chat du Cheshire.”
– Salut. Je sais que je suis à croquer mais tu pourrais dire à ta bestiole de descendre de ma cage thoracique ?”
Elle parla avec dédain et je l'admirais soudainement pour son sang froid. Nous avions plus de points communs que je l’aurais cru.
45 secondes.
Les scientifiques qui venaient d’ouvrir la porte, tous essoufflés, nous dévisagèrent avant de rebrousser chemin au moment où je fis signe à Ches’ de la laisser et tendis une main à Carrie pour l’aider à se relever.
“ Tu es plus petite en vrai”. Dit Carry. Je vois que tu as eu la chance de t’amuser avec mon démon.
Elle regarda ses mains rouge. Je notais deux choses, la première était que le démon avait raison, de toute évidence Carrie était déçue de me voie, la seconde, elle ne se souvenait pas de ce qu’il s’était passé car personnellement, je n’aurais pas qualifié ça “d’amusement”.
Elle partit en direction de la petite cuisine pour laver le sang qui commençait à coaguler sur ses mains. Sa vitesse de guérison est impressionnante. Elle ouvrit l’un des placards remplis d’une multitude de victuailles et croqua dans une barre chocolatée.
“Qu’eche que tu me veux?” demanda-t-elle la bouche pleine.
– Nous avons trouvé un DVD dans l’appartement de Sylvain avec une note, la tienne de toute évidence, je me suis dit que tu pourrais me parler un peu de votre relation, vous étiez proche non? Tu peux peut-être me renseigner sur ses habitudes, sur …
– Demande-lui direche’tement, pourquoi venir ici ?
– J’ai bien essayé mais son esprit a trop été amoché et la séance de nécromancie n'a pas donné grand chose, du coup…
– Attends, t’as dis quoi là ?!
– Que ça avait foiré, on l’a réveillé mais il ne nous a pas dit grand-chose… dis-je en prenant mon mal en patience.
– Tu l’as réveillé mais … Pour faire de la nécromancie, il faut un cadavre ! “
Elle me postillonna des bouts de chocolat à la figure. Je m'essuyai d’un doigt.
“ Bien sûr qu’il faut un cadavre pour faire une séance de nécromancie, t’as trois neurones qui se battent en duel dans…
– Sylvain est mort?”
Elle prononça cette question si bas que je me demandai si elle m’était ou non adressée. Elle ne savait pas. Je percutai, elle n’était pas au courant de la mort de son ami. C’est moi qui n’avais que 3 neurones. Je venais d'annoncer la mort d’un proche de la pire des manières. Je me dégoutais.
“Je suis désolée Carrie, je pensais qu’ils te l’auraient dit…”
Elle ne s’autorisa aucune larme, qui perlait pourtant aux coins de ses yeux. Elle se redressa et me regarda droit dans les yeux avec une conviction qui me fit presque flancher .
“ Dis-moi ce que je peux faire pour aider. Mais avant j’ai une condition, s'empressa-t-elle d’ajouter.
– Je t’écoute.
– Je veux être au première loge de l'exécution du coupable.”