Vous lui faites les poches

Vous faites les poches du troll. Enfin, à défaut de poches, vous faites le caleçon du troll, seul vêtement qu'il portait. Et en ressortez des morpions géants, des poils pubiens, une grive (surement un casse-croute). Et une pièce d'argent. Voilà de quoi... "Ah, j'vois qu'vous avez trouvé de quoi payer les deux expresso, mon bon ami!" Vous vous tournez, penaud, vers le barman. Et faites glisser, maussade, la pièce sur le comptoir. Le nain l'attrape, crache dessus, l'essuie avec un torchon et la scrute d'un oeil expert. "C'est du toc, mon bon ami. Z'aller devoir avancer plus!" Vos mains grattent inutilement au fond de vos poches. Vous allez prendre la bourse accrochée à votre ceinturon lorsqu'une vollée de piecettes de bronze cliquettent sur le comptoir. "C'est pour moi. Gardez la monnaie." Vous vous tournez pour voir à qui appartient cette voix fluette, et ne rencontrez que le vide et l'escalier donnant à l'étage. "Ici!" Vous baissez les yeux pour tomber sur une musaraigne richement vêtue perchée sur la masse informe du troll. Elle ôte son haut de forme pour vous saluer. "J'ai vue votre exploit séance tenante, et je sais reconnaitre en vous un grand champion". Elle vous regarde en souriant la guele ouverte, laissant apparaitre ses petites dents pointues. "J'ai l'impression que vous êtes dans le besoin, et je pense que vous êtes la personne qu'il me faut." Vous captez subrepticement des regards mauvais dans les yeux fuyants de clients attablés dans l'ombre, alentour. "Viendrez-vous vous assoir à ma table pour écoutez mon offre?"